Le défenseur espagnol Alvaro Gonzalez a-t-il traité Neymar de «singe» dimanche lors du choc PSG-Marseille (0-1)?
La superstar brésilienne a dénoncé un acte de «racisme» en direct pendant le match, puis sur Twitter, ce que son adversaire a démenti.
Selon des images isolées et diffusées par la chaîne Téléfoot, Neymar s'est plaint peu après la demi-heure de jeu auprès du corps arbitral, en répétant à de très nombreuses reprises «racismo, no!» («le racisme, non!», en espagnol), en pointant le défenseur espagnol de l'OM, chargé de le marquer.
En toute fin de match, après un embryon de bagarre générale, Neymar fut l'un des cinq joueurs exclus par l'arbitre, pour avoir adressé une gifle sur l'arrière du crâne d'Alvaro Gonzalez.
«Regardez le raciste! C'est pour ça que je l'ai frappé!», a dit le Brésilien au quatrième arbitre et devant une caméra, en quittant la pelouse. «Mon seul regret c'est de ne pas avoir frappé ce connard au visage», a tweeté le no 10 parisien une heure après la rencontre.
Il a développé dans un tweet ultérieur: «C'est facile pour le VAR [assistance vidéo à l'arbitrage] de montrer mon 'agression'. Maintenant j'aimerais qu'on montre l'image du raciste qui m'a traité de «MONO HIJO DE PUTA» [singe fils de pute, en espagnol]. Ça, j'aimerais bien le voir! Si je fais une CARRETILHA [un type de dribble jugé humiliant par ses détracteurs], vous me punissez. Pour une tape, je suis expulsé. Et eux? Et alors?»
«Quel racisme?«, a répliqué Alvaro Gonzalez, selon Téléfoot. Peu après, sa photo la plus récente postée sur son compte Instagram récoltait des messages insultants ou menaçants, likés des dizaines de milliers de fois.
Alvaro entouré de coéquipiers noirs
Une heure après le dernier tweet de Neymar, le défenseur espagnol a également posté un message sur le même réseau social: «Il n'y a pas de place pour le racisme. Carrière propre et avec beaucoup de camarades au quotidien. Il faut parfois apprendre à perdre et le reconnaître sur le terrain. Trois points incroyables aujourd'hui. Allez l'OM. Gracias familia [merci la famille]».
L'Espagnol de 30 ans, qui dispute sa deuxième saison à l'OM, a accompagné ce texte d'une photo où on le voit devant un petit avion, entouré de neuf coéquipiers, notamment le capitaine marseillais Steve Mandanda (qui a retweeté le message), Dimitri Payet, Jordan Amavi ou Bouna Sarr. Ces neuf coéquipiers sont d'origine extra-européenne.
Mais ce tweet s'est directement attiré une réplique furieuse de Neymar sur le même réseau social: «Tu n'es pas homme à assumer ton erreur, perdre fait partie du sport. Mais insulter et ramener le racisme dans nos vies non, je ne suis pas d'accord. JE NE TE RESPECTE PAS! TU N'AS PAS DE CARACTERE! Assume ce que tu dis mon vieux... sois UN HOMME, MEC! RACISTE».
Neymar «m'a dit que c'était une insulte raciste, mais je n'ai pas entendu sur le terrain», avait auparavant réagi l'entraîneur du PSG, Thomas Tuchel, en conférence de presse.
«Il y a les images de la télévision, les choses seront jugées», a pour sa part réagi le directeur sportif du club parisien, Leonardo, sur Téléfoot.
«Neymar était un peu énervé, j'espère qu'on n'a rien à voir. J'espère que ça ne va pas mettre du noir sur notre victoire. Il n'y pas de place pour le racisme dans le foot. Je ne pense pas que ce soit le cas. il y a aussi un crachat de Di Maria. C'est un Clasico. J'espère que ce n'était pas le cas», a de son côté réagi l'entraîneur marseillais, André Villas-Boas.