Deux ans après avoir porté les couleurs de l'équipe de Turquie M21, Zeki Amdouni veut s'affirmer comme le nouveau buteur de la Suisse. La trajectoire singulière de sa carrière peut lui permettre de nourrir une telle ambition.
Recalé par le Servette FC avant de se révéler la saison dernière au Lausanne-Sport après des passages à Etoile Carouge et au Stade Lausanne-Ouchy, Zeki Amdouni est tout simplement cette saison l'un des deux grands artisans avec le gardien Marwin Hitz de la réussite du FC Bâle sur la scène européenne. Le plus réjouissant est cette impression qu'il est encore loin à 22 ans d'avoir exprimé tout son potentiel.
Le leader offensif du FCB
La semaine dernière à Bratislava face au Slovan, c'est bien lui qui maintenu son équipe en vie avec son but dans le temps additionnel pour arracher les prolongations. Avec sa rage de vaincre et un registre de plus en plus étendu, il est devenu le leader offensif du FC Bâle. Nul doute que David Degen n'hésitera pas une seule seconde avant de lever l'option d'achat du prêt négocié l'été dernier avec le Lausanne-Sport.
Mais avant de défier Nice en quart de finale de la Conference League, Zeki Amdouni espère honorer très vite sa deuxième sélection en équipe de Suisse. Murat Yakin l'avait lancé en septembre dernier à St-Gall en fin de match contre la République tchèque. Il ne devait toutefois pas passer le cut pour la Coupe du monde au Qatar en raison, sans doute, d'une première partie de saison un peu trop discrète à Bâle.
Aujourd'hui, tout a changé. Buteur à neuf reprises depuis le début de l'année, Zeki Amdouni a été préféré à Haris Seferovic pour être l'un des joueurs susceptibles d'évoluer aux côtés de Breel Embolo sur le flanc de l'attaque. «Je suis là pour démontrer mes qualités. Pour obtenir du temps de jeu et, pourquoi pas, une place de titulaire», dit-il. Depuis lundi, il s'efforce de gagner du crédit auprès de Murat Yakin. La présence lors de ce rassemblement de quatre autres joueurs romands – Jérémy Frick, Edimilson Fernandes, Denis Zakaria et Cédric Zesiger – ôte en grande partie les difficultés que la barrière de la langue aurait pu créer.
«Je savais qu'il y avait une place à aller chercher dans ce groupe», poursuit-il comme pour signifier que sa sélection répond à une évidence. «Tout se passe très bien pour moi à Bâle ces derniers temps», glisse-t-il. En 2021, il avait répondu à la convocation de la Fédération turque peut-être sous le coup de la déception de n'avoir pas été retenu par Mauro Lustrinelli pour la phase finale de l'Euro 21 en Slovénie.
«Le choix du coeur et de la tête»
Zeki Admouni devait avouer dans «Proxifoot» avoir vécu «une expérience folle» lors du match amical face à la Serbie dont il avait disputé la première mi-temps. Mais il savait que ce match avec les espoirs turcs ne lui fermait pas les portes de l'équipe de Suisse. Il fallait seulement attendre que Murat Yakin les lui ouvre. «Le choix de jouer pour la Suisse est celui du coeur et de la tête», lâche-t-il à deux jours de l'envol pour la Serbie où la Suisse entamera samedi sa campagne du tour préliminaire de l'Euro 2024 face au Bélarus. Dans laquelle il entend apporter sa part.