Mondial 2022 La police s’en prend à un militant LGBT+

ATS

25.10.2022

Un militant LGBT+ britannique a été brièvement interpellé par la police pendant qu'il manifestait mardi au Qatar, alors que le pays organisateur du Mondial 2022 riposte aux critiques sur son bilan en matière de droits humains.

Un militant LGBT+ britannique a été brièvement interpellé par la police.
Un militant LGBT+ britannique a été brièvement interpellé par la police.
KEYSTONE

ATS

Peter Tatchell, qui avait été arrêté pour une manifestation similaire à l'occasion du Mondial 2018 en Russie, a raconté dans un communiqué s'être tenu «pendant 35 minutes» devant le Musée national à Doha avec une pancarte portant les mots: «Le Qatar arrête, emprisonne et soumet les LGBT à (des thérapies de) +conversion+ #QatarAntiGay», avant d'être interpellé par les forces de sécurité.

Le militant âgé 70 ans ajoute être resté «sur un trottoir pendant 49 minutes» entouré de «neuf officiers» qui l'ont interrogé ainsi que la personne qui le filmait et le photographiait avec son téléphone. «La police a pris le téléphone et supprimé toutes les photos et vidéos, mais seulement après qu'elles aient été envoyées à Londres», a précisé le militant, «en route pour l'aéroport».

Démenti

Ce récit a été démenti par les autorités qataries, qui ont renouvelé leurs critiques contre la couverture médiatique occidentale à l'approche de la Coupe du monde qui débute le 20 novembre.

«Un individu debout sur un rond-point a été cordialement invité à se déplacer sur le trottoir, aucune arrestation n'a été effectuée», a commenté le service de communication du gouvernement, «extrêmement déçu de voir des accusations sans fondement rapportées librement par des médias».

Des témoins ont déclaré avoir vu cinq policiers demander à M. Tatchell de ranger sa banderole. L'un d'eux a dit qu'un officier avait serré la main du militant avant que les policiers ne remontent dans leurs véhicules.

Plus tôt mardi, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, a déploré que le petit Etat du Golfe soit la cible d'une «campagne sans précédent» de critiques à l'étranger.

Accueil scruté

Ces événements interviennent au lendemain de la publication par l'ONG Human Rights Watch d'un rapport accusant le Qatar d'avoir détenu arbitrairement et maltraité des membres de la communauté LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuels, trans) entre 2019 et 2022, ce que l'émirat a catégoriquement démenti.

L'accueil des personnes LGBT+ sera scruté pendant le Mondial-2022, dans cet Etat musulman conservateur où les relations sexuelles hors mariage et entre personnes du même sexe sont passibles de sept ans de prison. Les organisateurs, pour leur part, ont promis d'accueillir «tous» les visiteurs sans discrimination.