La Suisse n'avance plus. Battue 1-0 à Genève par l'Espagne, elle a, pour la première fois depuis six ans, concédé trois défaites de rang.
Après les revers en République tchèque (2-1) et au Portugal (4-0), la Suisse n'a pas obtenu le résultat qui lui aurait permis de sortir de l'eau dans cette Ligue des Nations. Dimanche, elle aura une dernière chance de rebondir et de conserver un mince espoir de maintien avec la venue du Portugal toujours à Genève. Victorieux 2-0 de la République tchèque à Lisbonne, Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers sont désormais seuls en tête de ce groupe 2 avec 2 points d'avance sur l'Espagne.
Battue sur une réussite de Pablo Sarabia à la 13e minute, la Suisse n'a pas démérité. Les joueurs n'ont pas lâché mentalement comme à Lisbonne. Mais face à l'absolue maîtrise tactique adverse, elle n'a pas été capable d'enflammer vraiment la rencontre. Avec un capitaine Granit Xhaka qui n'arrive plus vraiment à peser sur le jeu, avec les limites physiques de Xherdan Shaqiri et techniques de Breel Embolo, Murat Yakin se retrouve devant une équation qu'il tarde à résoudre.
Xherdan Shaqiri «sacrifié»
Murat Yakin avait opté pour un schéma en 4-3-3 pour subir le mieux possible le jeu de possession de la Roja. Ce système comporte toutefois un immense désavantage: il pousse, relègue serait sans doute un terme plus approprié. Xherdan Shaqiri sur le flanc droit. Dans cette zone, le Bâlois ne peut pas avoir la même influence dans le jeu que dans le rôle du 9,5, le seul aujourd'hui qui peut le convenir en raison de son manque de coffre.
Xherdan Shaqiri effacé, la Suisse a rendu une copie bien trop neutre en première période. A sa décharge, il convient de souligner qu'elle n'a pas été favorisée par les faits de jeu. La VAR a, ainsi, longtemps hésité avant de valider l'ouverture du score de Pablo Sarabia à la 13e minute. Le joueur du Sporting Lisbonne était, en effet, à l'extrême limite du hors-jeu avant de reprendre le ballon au terme d'une action qui avait vu Eray Cömert commettre l'erreur fatale à la relance. Pour sa première apparition dans cette Ligue des Nations, le Bâlois faisait la paire avec Manuel Akanji, qui n'avait pas, lui aussi, disputé les deux précédentes rencontres.
Avant ce but, la Suisse aurait pu, par ailleurs, obtenir un penalty pour une main de Pau Torres qui était au contact avec Breel Embolo. Mais là aussi, la VAR tranchait en faveur de la Roja. Malgré ces circonstances particulières, l'avantage de l'Espagne à la pause n'avait rien d'usurpé. Maîtres du jeu avec 74 % de possession, les Espagnols ont exercé une domination presque totale. Marcos Llorente, le capitaine Sergio Busquets et le prodige Gavi avaient très largement gagné la bataille du milieu.
Toujours la même impuissance
A la reprise, Murat Yakin persistait avec son 4-3-3. Mais le sélectionneur avait sans doute trouvé les mots à la mi-temps pour fouetter l'orgueil de Xherdan Shaqiri. Le maître à jouer de l'équipe de Suisse signait, en effet, deux actions, une frappe, la première cadrée du match pour ses couleurs, et un centre qui provoquaient enfin le grand frisson à un public vraiment prêt à s'enflammer.
Mais le butin demeurait toutefois bien modeste. C'est pourquoi le sélectionneur introduisait peu après l'heure de jeu Noah Okafor et Renato Steffen. On retrouvait ainsi un 4-2-3-1 avec toutefois un Shaqiri toujours positionné sur la droite. Cette nouvelle organisation ne changeait pas la donne. Les Suisses éprouvaient, comme quatre jours plus tôt à Lisbonne, toujours les mêmes difficultés à porter le danger devant la cage adverse. Ils le firent toutefois d'une manière en peu plus marquée en fin de match comme pour signifier qu'il leur restait, malgré tout, un souffle de vie.