von Bergen "La Nati a démontré que personne n'est irremplaçable"

Chris Geiger, à Saint-Gall

8.10.2020

En marge du match amical opposant la Suisse à la Croatie (1-2) mercredi à Saint-Gall, Steve von Bergen s'est projeté sur les deux rencontres de Ligue des Nations qui attendent la Nati, samedi en Espagne et mardi en Allemagne. Le Neuchâtelois est aussi revenu sur les internationaux qui ont changé de club durant le mercato.

Ex-international suisse (50 sélections), Steve von Bergen est désormais consultant pour la RTS.
Ex-international suisse (50 sélections), Steve von Bergen est désormais consultant pour la RTS.
Keystone

Steve von Bergen, l'équipe de Suisse se déplace samedi en Espagne puis mardi en Allemagne dans le cadre de la Ligue des Nations. Qu'attendez-vous de ces rencontres?

"On connaît la qualité actuelle et historique des adversaires présents dans ce groupe. Ce serait d'ailleurs arrogant de la part de la Suisse de se croire favorite de cette poule. En raison notamment des résultats de ces dernières années, la Nati se situe clairement derrière l'Espagne et l'Allemagne. Ces deux déplacements s'annoncent donc compliqués, mais il s'agit d'excellents tests pour la Suisse et il ne faut pas oublier qu'elle sort d'un bon match contre la Mannschaft (ndlr: 1-1, le 6 septembre dernier)."

Si elle ne veut pas être reléguée en Ligue B, la Nati devra toutefois marquer des points. Est-ce réalisable?

"L'équipe de Suisse aura à coeur de bien faire et voudra aller chercher des points, mais elle est également consciente qu'elle n'est pas favorite face à de telles formations. Je m'attends toutefois à ce que la Nati aborde ces rencontres sans complexe et fidèle à ses valeurs. La formation de Vladimir Petkovic, qui est en progression constante, voudra donc avoir la possession du ballon et gérer les temps du match. Ce sera intéressant de voir l'opposition face à l'Espagne, laquelle aime également avoir le contrôle de la balle. Depuis sa prise de fonctions, le sélectionneur est toutefois persuadé qu'il peut obtenir des résultats avec cette philosophie. Les joueurs ont d'ailleurs acquis certaines certitudes. Il n'y a donc aucune raison de sortir de cette structure de jeu."

Selon vous, quelles seront les clés de ces deux affrontements? 

"On l'a vu avec Manchester City ou avec l'équipe de France, dans des styles complètement opposés, que la possession ne ramène pas forcément des points. Il faut surtout se montrer réaliste devant le but adverse, surtout contre de telles équipes. La Nati n'aura pas quinze occasions, même si elle peut s'appuyer sur son match de septembre contre l'Allemagne où elle s'était procuré plusieurs situations de but."

Victime d'un faux test positif au coronavirus, Xherdan Shaqiri n'est pas certain d'être du voyage en Espagne et en Allemagne. Frustrant, non?

"Je ne dirais pas que c'est frustrant car, en son absence, l'équipe de Suisse joue bien et a la possession du ballon. Il est vrai que Xherdan est un joueur qui peut amener ce petit plus au niveau de la créativité, mais la Nati a démontré dernièrement que personne n'est irremplaçable. C'est évidemment un plus de l'avoir, notamment d'un point de vue de la surprise dans le jeu. En son absence, la Suisse joue un petit peu autrement et cela fonctionne. On se réjouit toutefois tous qu'il revienne."

D'ailleurs, que pensez-vous de son récent choix de rester à Liverpool?

"Il a gagné la Ligue des champions et le championnat d'Angleterre. Il joue peu, mais il gagne! L'équipe de Suisse a souvent eu dans ses rangs des joueurs évoluant peu en club, à l'image de Fabian Schär en 2016. Il sortait d'une saison difficile, mais il avait été excellent à l'Euro. Plus globalement, il faut être conscient que Xherdan joue dans un des meilleurs clubs du monde. On a peut-être tendance à l'oublier. Si on regarde son temps de jeu, il s'agit effectivement d'un choix compliqué. Mais je peux comprendre qu'il est peut-être dur de quitter un tel environnement."

Si Xherdan Shaqiri n'a pas changé d'air lors de ce dernier mercato, d'autres internationaux l'ont fait. Parmi les sélectionnés de ce rassemblement, Yvon Mvogo (PSV), Jonas Omlin (Montpellier), Ricardo Rodriguez (Torino), Simon Sohm (Parme), Steven Zuber (Francfort) et Cédric Itten (Rangers) ont tous changé de club. Un bon signal pour l'équipe de Suisse en vue de l'Euro?

"Jonas Omlin a fait le pas vers l'étranger et a réussi un excellent début de saison en France. Yvon Mvogo est parti au PSV pour jouer, ce qui est aussi très bien. A l'image de Ricardo Rodriguez et de Steven Zuber, c'est encourageant de voir certains joueurs oser changer de club lorsqu'ils constatent que c'est bouché. A l'exception de certains joueurs comme Xherdan Shaqiri, il est important d'avoir une certaine continuité si l'on veut être international. Globalement, presque tous les joueurs de l'équipe de Suisse ont actuellement du temps de jeu en club. A eux de garder leur place et d'être compétitifs en vue de l'Euro où l'on espère voir la Suisse accomplir quelque chose d'historique."

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