La situation de Luis Rubiales se complique sérieusement. La FIFA a décidé de suspendre provisoirement le président de la Fédération espagnole, qui fait l'objet d'une vague d'indignation internationale causée par son baiser forcé sur la joueuse Jenni Hermoso.
Cette annonce fracassante intervient au lendemain d'une assemblée générale extraordinaire de la fédération (RFEF), au cours de laquelle Luis Rubiales a, contre toute attente, refusé de démissionner malgré les critiques. Il avait assuré que le baiser était «consenti».
«Nous avons décidé aujourd'hui de suspendre provisoirement M. Luis Rubiales de toute activité liée au football au niveau national et international», a déclaré l'instance dirigeante du football mondial dans un communiqué. Elle a ajouté que la suspension durerait au moins 90 jours, dans l'attente de l'avancée des procédures ouvertes contre l'Espagnol.
Victime d'une agression
La FIFA précise que Rubiales et les membres de la fédération ont interdiction d'entrer en contact avec Jenni Hermoso et ses proches. L'internationale espagnole de 33 ans avait assuré vendredi soir s'être sentie «vulnérable et victime d'une agression» lorsqu'elle a été embrassée par Luis Rubiales (46 ans) dimanche lors de la cérémonie de remise des médailles du Mondial, après avoir affirmé que ce baiser «n'était pas consenti».
Cette affaire, déjà surnommée le «#MeToo du football espagnol», a suscité une avalanche de critiques et de pressions envers Luis Rubiales dans le monde sportif et politique, en Espagne et au-delà, et fait la une de médias du monde entier. Dans une interview à El Pais, le ministre espagnol des Sports, Miquel Iceta, déplore «un épisode qui nous a amené l'image d'une Espagne machiste», alors que le pays est souvent présenté comme en pointe en matière de luttes contre les violences faites aux femmes.
Il s'en remet au Tribunal administratif du sport (TAD), à même de juger si les faits reprochés à Luis Rubiales violent les lois du sport. «Si le TAD accepte la plainte du gouvernement, nous procéderons immédiatement à la suspension des fonctions de président de la fédération», a-t-il averti. D'autant que le Conseil supérieur des sports, organe gouvernemental compétent, a aussi demandé la «suspension provisoire» de Rubiales au TAD pour infraction «très grave».