Le sélectionneur de l'équipe de Suisse Murat Yakin a tenu à tourner avec une certaine élégance la page du dernier clash qui l'a opposé à son capitaine. Libre à nous de le croire ou non.
Murat Yakin n'a cependant pas d'autre alternative que de mettre le poing dans sa poche après le match livré par Granit Xhaka mardi soir face à Andorre dans un Tourbillon à guichets fermés. Passeur sur l'ouverture du score de Cedric Itten, le Bâlois a inscrit le 2-0 pour plier l'affaire. Et pour rappeler à tout le monde, sans doute au sélectionneur en premier lieu, qu'il demeure à bientôt 31 ans un joueur de classe mondiale.
Il n'est pas absurde de penser que le capitaine a soufflé à Murat Yakin l'idée de modifier le système de jeu de l'équipe lors de leur tête-à-tête de dimanche soir à Saillon. Face à Andorre, la Suisse a évolué dans un 3-4-1-2 qui colle il est vrai beaucoup mieux à l'effectif actuel.
Ainsi, Ricardo Rodriguez retrouve une place sur le côté gauche de la défense à trois, qu'il occupe avec le Torino. Granit Xhaka, quant à lui, évolue davantage dans l'axe pour affirmer un peu plus comme le souligne Murat Yakin «son rôle de leader». «Il joue aussi devant trois défenseurs à Leverkusen», rappelle Murat Yakin.
Un immense avantage
Surtout, cette défense à trois a l'immense avantage de combler l'une des grandes faiblesses de l'équipe de Suisse: l'absence de latéraux vraiment capables de jouer dans une défense à quatre comme l'avait si admirablement fait Stephan Lichtsteiner ces dernières années. A Mayence, Silvan Widmer, qui n'était pas de ce rendez-vous de septembre, évolue un cran plus haut.
«Et Edimilson Fernandes, à Mayence aussi, brille surtout dans l'axe gauche d'une défense à trois», glisse Murat Yakin pour signifier que l'expérience du Valaisan comme latéral droit ne sera plus reconduite après ses errements samedi lors de la seconde mi-temps contre le Kosovo.
Mardi soir, Murat Yakin a insisté sur les aptitudes de Ruben Vargas et de Renato Steffen à bien protéger leur flanc. Sur le plan offensif, les deux hommes ont toutefois tardé à donner leur pleine mesure. «Il a fallu rectifier le tir à la mi-temps», précise le sélectionneur.
En Israël le 12 octobre dans une rencontre que la Suisse voudra gagner pour officialiser sa qualification avant les deux rencontres de novembre contre la Kosovo, sans doute à Bâle, et la Roumanie à Bucarest, Murat Yakin espère récupérer Silvan Widmer pour jouer à droite. Sur le côté gauche, Steffen et Vargas pourraient faire les frais du retour aux affaires d'Ulisses Garcia. A condition que le Genevois retrouve très vite une place de titulaire aux Young Boys. «Dan Ndoye peut également évoluer sur un côté dans ce système en 3-4-1-2. Il l'a démontré la saison dernière à Bâle», précise Murat Yakin dans le souci d'ouvrir le jeu.
«J'ai toujours eu ce système avec une défense à trois dans le coin de la tête», murmure Murat Yakin pour ne pas rappeler trop fort que le recours à cette option avait tourné au fiasco lors du funeste huitième de finale de la Coupe du monde contre le Portugal. Mais aujourd'hui, il s'impose comme une évidence quitte à «sacrifier» Denis Zakaria, barré par Xhaka et Remo Freuler en ligne médiane. Oui, une évidence dans la mesure où il est validé par Granit Xhaka, l'autre patron – ou le grand patron? – de l'équipe de Suisse.
ld, ats