Tout est à refaire: la défaite du FC Barcelone dans le Clasico samedi face au Real Madrid (3-1) fait mal aux Catalans. Elle rappelle que le festival en Ligue des champions contre Ferencvaros (5-1) mardi n'était qu'une parenthèse pour un club empêtré dans une crise sans fin.
Pour son premier Clasico en tant qu'entraîneur du Barça, Ronald Koeman n'a pas été gâté. Devant les 99'000 sièges vides du Camp Nou, une première dans la longue histoire de la rivalité entre les deux ogres du football espagnol, son équipe a concédé une deuxième défaite de rang en Liga, après avoir perdu 1-0 à Getafe le 17 octobre.
C'est la première fois depuis plus de quatre ans que le club catalan enregistre deux revers de suite en championnat: à l'époque, en avril 2016 sous Luis Enrique, le FC Barcelone en avait perdu trois de suite contre Valence, la Real Sociedad et... le Real Madrid.
Koeman, appelé à la rescousse il y a deux mois pour succéder à Quique Setién, a pourtant fait des paris risqués qui ont longtemps fonctionné. Le Barça a d'ailleurs proposé samedi un de ses meilleurs matches depuis plusieurs semaines.
Le technicien néerlandais a osé mettre le champion du monde français Antoine Griezmann sur le banc pour titulariser un espoir de 17 ans, Pedri, sur l'aile droite. Il a fait confiance à une recrue de 19 ans, Sergino Dest (premier Américain à être titulaire lors d'un clasico), pour couvrir le poste d'arrière droit, et à Jordi Alba, de retour après une blessure à la cuisse droite, comme latéral gauche.
Il a surtout fait le pari de positionner le jeune prodige Ansu Fati (18 ans le 31 octobre), seul buteur du Barça samedi et meilleur réalisateur du club catalan depuis le début de saison (5 buts en 6 matches), comme avant-centre, à la place du légendaire capitaine Lionel Messi, replacé dans un rôle de no 10 plus reculé mais plus interventionniste.
Malgré quelques défauts à corriger (un double-pivot Sergio Busquets – Frenkie De Jong moins présent, des changements trop tardifs après la 80e), Koeman a réussi à insuffler de la couleur au Barça, qui a fait jeu égal avec le Real de Zinédine Zidane, avant le KO asséné par Sergio Ramos sur penalty à la 63e minute.
Pour la première fois depuis bien longtemps, le Barça a retrouvé des solutions grâce à des combinaisons de passes dans des espaces réduits, ce qui constitue son ADN. Si le bilan comptable est inquiétant avec sept points en cinq matches, synonyme de 12e place provisoire avant les rencontres de dimanche, ce n'est pas sur le terrain que les difficultés du club blaugrana se ressentent le plus.
Lundi, selon la presse catalane, le président Josep Maria Bartomeu va réunir son comité de direction pour décider s'ils doivent continuer à résister jusqu'au vote de censure qui pèse sur eux, ou s'ils présentent leur démission auparavant.
La motion de censure lancée en août par des opposants et des futurs candidats à la présidence du club a cumulé le nombre suffisant de signatures de socios (supporters-actionnaires), et son objectif est de destituer Bartomeu et la direction actuelle avant les élections de mars 2021 et la fin de leur mandat, prévue normalement à l'été 2021.