Après la déroute helvétique face au Danemark, les joueurs de Murat Yakin n'ont pas relevé la tête, bien au contraire, au Stade de Genève. Face à l'Espagne, toute fraîche championne d'Europe, les Helvètes ont livré une prestation franchement décevante en Ligue des nations. Ils se sont inclinés 1-4, alors qu'ils évoluaient en supériorité numérique depuis la 20ᵉ minute.
Gardien de but
Gregor Kobel
Pour sa deuxième en numéro 1, l'un des meilleurs portiers du monde devait se mesurer à l'une des meilleures armadas offensives de la planète. Malheureusement peu aidé par une défense apathique, le choc a tourné à l'humiliation. Pourtant, le gardien de Dortmund a réalisé quelques parades impressionnantes, et a même cru avoir arrêté le ballon sur l'ouverture du score avant que la VAR ne confirme que celui-ci avait franchi la ligne. L'addition après deux matches est salée : six buts concédés pour deux larges défaites !
Défenseur central
Ricardo Rodríguez
L'impérissable défenseur de la Nati n'a de loin pas rendu sa meilleure copie. Trop juste techniquement pour apporter offensivement, le joueur du Real Betis n'est pas entré de la meilleure des manières dans son match. Passif sur son couloir gauche, Rodríguez a laissé trop d'espaces aux joueurs espagnols et doit plaider coupable sur les réalisations des Rouges et Jaunes. Après le changement de dynamique causé par le carton rouge espagnol, Rodríguez a néanmoins réalisé quelques interventions salvatrices. Insuffisant toutefois pour sauver son match.
Défenseur central
Manuel Akanji
Comme pour le reste de l'équipe, la rencontre du patron de l'arrière-garde a connu trois phases : une première désastreuse, une seconde révoltée et une dernière dépassée. Comme ses comparses, Akanji a semblé endormi sur les deux premiers buts de Joselu et Fabián Ruiz. Puis, il a incarné le réveil de la défense helvétique : la course en sprint pour intercepter Lamine Yamal a fait hurler le stade. Akanji a alors ramené de la stabilité défensive, commencé à distribuer le jeu et distillé des passes transperçant le milieu de terrain dont il a le secret. Mais la révolte s'est avérée stérile offensivement. Trop porté vers l'avant à 11 contre 10, Akanji a oublié de couvrir la verticalité sur les contres espagnols, condamnant définitivement la Suisse.
Défenseur central
Gregory Wüthrich
Titularisé après le carton rouge d'Elvedi face au Danemark, Wüthrich avait toutes les chances de prouver sa valeur. Mais le nouveau titulaire a semblé en difficulté en début de rencontre. Le défenseur de Sturm Graz a été dépassé sur bon nombres de courses. Parfois juste techniquement, il a manqué de sérénité, peu de confiance émanant de ses crampons. En retard sur le 0-3, Wüthrich n'a pas résolu le dilemme auquel Murat Yakin est confronté sur ce poste, loin de là...
Piston gauche
Michel Aebischer
Le joueur de Bologne semble loin du rythme qui était le sien lors de l'Euro. Son jeu, entaché par des erreurs techniques et des passes stéréotypées vers l'arrière, n'a pas fluidifié de la meilleure des manières l'attaque des Blancs et Rouges. Pour ne rien arranger, il s'est fait déposer par Lamine Yamal sur le premier but espagnol.
Piston droit
Becir Omeragic
Remplaçant de dernière minute de Silvan Widmer, blessé à l'échauffement, Omeragic a cru être l'inattendu héros d'un soir à la 7ᵉ minute sur une réalisation finalement annulée pour une main suisse à l'origine de l'action. Volontaire et engagé, le joueur de Montpellier s'est illustré par des frappes bien senties, mais a manqué de réussite. Défensivement, il a pris l'eau, comme tout le monde !
Milieu de terrain
Remo Freuler
À 32 ans, Freuler se refait une santé à Bologne et en équipe nationale. Ses qualités de récupération et de pressing ne lui font que rarement défaut, comme cela a encore été le cas dimanche. Cependant, son jeu offensif et ses relances ne parviennent pas à débloquer une rencontre à 11 contre 10. Lorsqu'il a de l'espace devant lui, Freuler ne se projette pas suffisamment vers l'avant avec le ballon, un problème récurrent lorsque la Suisse tente de jouer en attaque placée.
Milieu de terrain
Denis Zakaria
Profitant de l'absence de Granit Xhaka, le capitaine de l'AS Monaco retrouvait sa place de titulaire. Comme les autres, Zakaria a peiné à trouver son rythme en début de partie avant de peser progressivement dans la rencontre. Zakaria n'a toutefois pas assumé toutes les responsabilités qui lui incombaient à ce poste et a souvent délégué à Akanji le travail de verticalité dans les passes.
Ailier gauche
Ruben Vargas
Virevoltant, l'ailier lucernois a fait voir de toutes les couleurs aux Espagnols. Percutant, Vargas a été dangereux et précis sur son côté. Véritable électron libre, il aurait pu être récompensé pour ses nombreux efforts et frappes par une réalisation. Le joueur du FC Augsburg s'est toutefois paradoxalement effacé en seconde période, alors que la Suisse avait le pied sur le ballon. Un constat inquiétant pour le jeu helvétique...
Ailier droit
Zeki Amdouni
Joueur du match côté suisse, Zeki Amdouni sera sans doute l'un des seuls à aller dormir sans remords. L'attaquant du Benfica Lisbonne a retrouvé sa place dans le 11 de départ et a rapidement démontré son poids. Mal récompensé par un coup franc sur la barre transversale, il est parfaitement placé pour pousser la balle au fond des filets sur un corner suisse à la 41ᵉ minute. Juste techniquement, Amdouni a apporté de la fluidité dans la zone de vérité adverse. Suffisant pour conserver sa place dans le 11 ?
Attaquant
Breel Embolo
L'attaquant monégasque a, comme d'habitude, pesé de tout son poids sur les défenseurs adverses en obtenant des fautes qui ont permis de respirer. Auteur d'un sublime touché de balle pour Omeragic lors du but suisse annulé, Breel Embolo a surtout réalisé une superbe percée qui a conduit à l'exclusion de Le Normand à la 20ᵉ minute, ce qui aurait dû être le tournant du match. Comme les autres attaquants, il fut curieusement moins en vue en seconde période. Incompréhensible à 11 contre 10...
A noter que Vincent Sierro (62e), Fabian Rieder (62e), Kwadwo Duah (76e), Joël Monteiro (76e) et Renato Steffen (85e), entrés en cours de match, n’ont pas été évalués.
Le barème des notes :
- 6 : match parfait
- 5 : bon match
- 4 : match satisfaisant
- 3 : match insuffisant / trop inconstant
- 2 : match mauvais
- 1 : match exécrable
- / : non noté