Meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France, Olivier Giroud a décidé de prendre sa retraite internationale à l'issue de l'Euro 2024, la fin de son aventure en sélection dont il a été l'un des acteurs essentiels durant plus de dix ans.
Après Hugo Lloris et Raphaël Varane fin 2022, c'est un autre pilier du groupe de Didier Deschamps, sacré champion du monde en 2018 en Russie, qui va dire adieu aux Tricolores. L'inusable attaquant de 37 ans, qui évoluera au Los Angeles FC la saison prochaine après trois années à l'AC Milan, l'a officialisé dans un entretien à L'Equipe paru vendredi.
«En étant honnête, il faut se dire que ce sera ma dernière compétition avec l'équipe de France. Évidemment, ça va beaucoup me manquer. Mais je pense qu'avec les Bleus, ce sera terminé après l'Euro. Il faut laisser la place aux jeunes», a expliqué l'ancien joueur d'Arsenal (2012-2018), qui avait connu la première de ses 131 capes en novembre 2011 face aux Etats-Unis (1-0), sous l'ère du sélectionneur Laurent Blanc.
Même s'il avoue «avoir encore deux bonnes années» dans les jambes, l'ancien avant-centre de Montpellier, sacré champion de France en 2012, estime que «le poids des années commence à se faire sentir». «J'ai bien réfléchi. Jouer tous les trois jours, c'est de plus en plus compliqué, surtout à ce niveau-là», indique le N.9 des Bleus.
Un titre, deux finales
L'équipe de France va donc devoir apprendre à vivre sans un élément dont les exploits ou les déboires auront marqué l'ère Deschamps, débutée en 2012. Barré à son arrivée par Karim Benzema, Giroud a su profiter de l'éloignement progressif de son rival après le déclenchement de l'affaire de la sextape pour s'imposer à la pointe de l'attaque et se façonner un palmarès impressionnant. Vainqueur du Mondial en 2018, finaliste en 2022, il est passé tout près d'un titre européen, échouant en finale en 2016 au Stade de France contre le Portugal de Cristiano Ronaldo (1-0 a.p.).
Outre les trophées collectifs, le joueur formé à Grenoble laissera également une trace dans les statistiques puisqu'il a effacé des tablettes Thierry Henry, devenant lors de la Coupe du monde au Qatar en 2022 le recordman du nombre de buts -57- inscrits en équipe de France.
Cet exploit risque toutefois de ne pas survivre à l'appétit féroce de Kylian Mbappé, déjà 3e de ce classement avec 46 réalisations à seulement 25 ans -âge auquel le Grenoblois connaissait lui sa première cape-, mais il permet de situer le poids de Giroud dans les succès récents des Bleus.
Toujours une option
Tout n'a pourtant pas été rose pour l'attaquant en sélection. Principal victime du retour de Benzema juste avant l'Euro en 2021, il perd sa place de titulaire avant de ne pas être convoqué pour le Final Four de la Ligue des nations, remportée par les Bleus à l'automne 2021.
Mais il ne faut jamais enterrer trop vite Olivier Giroud... Les soucis physiques de Benzema juste avant le Mondial au Qatar vont le remettre en selle et c'est de nouveau dans la peau d'un titulaire qu'il disputera cette compétition, inscrivant quatre buts.
Depuis cette campagne qatarie, achevée de manière frustrante en finale aux tirs au but face à l'Argentine de Lionel Messi (3-3 a.p. 4 t.a.b à 2), aucun avant-centre n'a réellement réussi à le faire oublier, que ce soit Randal Kolo Muani ou Marcus Thuram, et Giroud reste toujours une option à ne pas négliger en attaque.
«J'ai regardé la liste avec beaucoup de sérénité. Après, il y a encore de la concurrence, le coach a plusieurs cordes à son arc avec des profils différents (...). C'est vraiment l'envie d'aller le plus loin possible avec cette génération qui m'anime. Si je gagne, à part la Premier League qui est très difficile à gagner, je pourrai dire que j'ai tout gagné», a-t-il affirmé dans les colonnes de L'Equipe, ajoutant que la barre des 60 buts en sélection n'était «pas une obsession.»
Celui qui dit ne pas être «en décalage» avec la nouvelle génération, se refuse ainsi à aborder l'Euro, qui se tiendra du 14 juin au 14 juillet, uniquement dans la peau d'un grand frère. Au vu des difficultés de ses rivaux à prendre sa relève en attaque, il aura sans doute encore un rôle important à jouer en Allemagne. Une dernière fois.