«Looonnngtemps» qu'il attendait. Déjà recordman des victoires en Formule 1, Lewis Hamilton (Mercedes) a remporté grâce à la pluie un 100e succès historique lors du Grand Prix de Russie et repris pour deux points la tête du championnat.
«Arriver à 100 victoires a pris looonnngtemps. Je n'étais même pas sûr que ça viendrait», a réagi à chaud le septuple champion du monde, qui n'avait plus gagné depuis cinq GP. Quatrième seulement sur la grille de départ après deux erreurs inhabituelles en qualifications, la suite n'a pas été plus «facile» pour lui.
«J'ai perdu beaucoup de terrain au départ en essayant d'éviter les problèmes», raconte celui qui était tombé à la 7e position à la fin du premier tour. S'est ensuivi une remontée vers la tête de la course, propriété d'abord de l'Espagnol Carlos Sainz Jr (Ferrari), 2e sur la grille, puis du poleman britannique Lando Norris (McLaren).
Si la météo était restée sèche sur l'Autodrome de Sotchi, «il n'aurait pas été facile de dépasser Lando qui avait un super rythme», admet Hamilton.
Mais comme souvent dans sa carrière (à l'instar du GP d'Allemagne 2018 ou des qualifications du GP de Hongrie la même année), «la pluie est arrivée au bon moment», dans les derniers tours, pour changer la donne. Mercedes l'a rappelé aux stands pour chausser des pneus intermédiaires. Norris et McLaren sont restés en piste croyant qu'il ne tomberait que quelques gouttes. Ce fut finalement beaucoup plus.
«L'équipe a fait le bon choix stratégique», se réjouit Hamilton, quand Norris, 7e seulement, confie avoir le «coeur brisé» d'être passé à côté de son premier succès en F1 au lendemain de sa première pole.
Podium «inattendu» pour Verstappen
«D'un tour à l'autre, tout a changé et on ne l'a pas anticipé», ne peut que déplorer le jeune Britannique. D'autres qu'Hamilton l'ont fait et en ont empoché les dividendes. Le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull), 2e, et Carlos Sainz Jr, 3e, ont eux aussi «fait le bon choix au bon moment», selon les mots de ce dernier.
Pour Verstappen, qui s'élançait 20e et dernier sur la grille suite à une pénalité pour changement de moteur, ce podium «inattendu ce matin» est «très, très bien», même s'il cède à Hamilton sa première place au classement des pilotes. «Il n'était pas facile de dépasser pendant la course et la pluie nous a permis de faire ce dernier saut vers l'avant», estime le pilote Red Bull.
Au cap des deux tiers de la saison (15 GP disputés sur 22 prévus), le duel entre les deux hommes est toujours aussi palpitant, en piste après deux accrochages et en dehors, où les jeux psychologiques sont désormais de rigueur.
L'un vise une huitième couronne record, l'autre le premier sacre qu'on lui promet depuis ses débuts en F1 en 2015, et aucun des deux ne parie sur l'issue du championnat.
«Ca va être difficile, estime Hamilton. Jusque-là, ils ont eu l'avantage mais nous avons tous dû faire face à des déconvenues. Tout reste à faire et ça devrait continuer à être serré. (...) Notre rythme est bon mais pas exceptionnel. Il va falloir bosser encore. J'espère qu'on arrivera à tirer plus de la voiture dans les dernières courses.» «C'est 50-50», résume Verstappen, comme toujours moins loquace.
Prochain round le 10 octobre en Turquie, où le Britannique de Mercedes a égalé l'an dernier le record de sept titres mondiaux de l'Allemand Michael Schumacher.