Un Ademola Lookman intenable et une Atalanta qui a mis l’«invincible» Bayer Leverkusen de Granit Xhaka dans ses petits souliers ont apporté mercredi au club italien le premier trophée européen de son histoire. Voici les trois points à retenir de cette finale de l’Europa League (3-0) disputée dans un stade de Dublin chauffé à blanc.
On a aimé...
... l’ambiance. Si l’Atalanta a livré un grand spectacle sur le terrain, celui réservé dans les gradins fut également splendide. Et pourtant, les derniers jours passés dans la capitale irlandaise n’annonçaient rien de tel. Les rumeurs laissaient entendre que les clubs n’étaient pas parvenus à vendre l’ensemble des billets réservés à leurs fans respectifs, en cause notamment le prix élevé des billets d’avion. De plus, l’atmosphère qui régnait dans les rues ne prédisait pas l’approche d’un grand rendez-vous, les rassemblements de supporters – entre autres dans le célèbre quartier de Temple Bar – se faisant rares.
Mais une fois arrivé dans l’atypique, mais splendide Dublin Arena – Aviva Stadium de son nom officiel –, le public des deux équipes ont donné à l’arène des allures de chaudron. Une bonne heure avant le coup d’envoi, Italiens et Allemands se sont ainsi continuellement répondus, entonnant chant sur chant.
Les décibels sont logiquement montés encore d’un cran dans le camp des vainqueurs au fur et à mesure que le chronomètre défilait. Les vaincus du soir n’ont également rien eu à envier à leurs rivaux de la «Dea». Malgré la désillusion et la fin des espoirs de triplé (Bundesliga, Coupe d’Allemagne et C3), ceux-ci ont magnifiquement célébré leurs joueurs après le coup de sifflet final. «L’atmosphère est incroyable avec ces deux groupes de fans», nous lançait alors un policier présent dans les gradins et ébahi par ce show.
On a moins aimé...
... le non-match du Bayer Leverkusen. «Personne n’est imbattable», martelait Marten de Roon mardi en conférence de presse. Le capitaine de l’Atalanta, privé de finale en raison d’une blessure, avait vu juste. Après 51 rencontres – toutes compétitions confondues – sans connaître la moindre défaite, le Bayer Leverkusen a chuté. Et de haut ! Dominé tant sur le plan physique que tactique, mis dans ses petits souliers par le perpétuel pressing bergamasque, le «Werkself» (le «onze de l’usine») n’est pas parvenu à confirmer son statut d’«invincible» et de favori dans ce match.
Symbole de cette contre-performance allemande, Granit Xhaka, habituellement métronome au cœur du onze de Xabi Alonso, a laissé transparaître un grand déchet technique. Passes et relances imprécises, pertes de balle ou encore tirs lointains n’offrant aucun frisson, le milieu de terrain helvétique est passé à côté de sa finale, à l’image de l’ensemble de ses coéquipiers. Une défaillance rare – voire inédite – cette saison chez un champion d’Allemagne à qui rien ne semblait pouvoir arriver.
«Nous n'avons pas vraiment trouvé notre jeu. Il faut féliciter l'Atalanta, qui nous a mis sous pression pendant 95 minutes. Faire cela durant 95 minutes, ça mérite le respect», relevait – à juste titre – Xhaka après la rencontre à notre micro. Le capitaine de la Nati et ses coéquipiers n’auront toutefois pas le temps de s’apitoyer sur leur sort, eux qui disputeront samedi une nouvelle finale, celle de la Coupe d’Allemagne face à Kaiserslautern.
Le facteur X
Ademola Lookman. Alors que nombreux étaient ceux qui attendaient Gianluca Scamacca – auteur de six réussites dans la compétition – illuminer cette finale, l’attaquant italien a laissé la vedette à son homologue nigérian. Ce dernier, qui n’avait trouvé le chemin des filets «qu’à» deux reprises durant cette campagne européenne, a tout simplement claqué un triplé au meilleur des moments.
Virevoltant, Lookman a ainsi concrétisé le plan de match parfait mis en place par Gian Piero Gasperini. Le buteur de 26 ans, né en Angleterre, a d’abord surgi au second poteau à la 12e minute pour ouvrir le score sur un centre de Davide Zappacosta, avant d’abuser, 14 minutes plus tard, de Granit Xhaka et de s’offrir un deuxième goal de grande classe. Son coup du chapeau après la mi-temps (75e) n’a fait qu’ajouter un air de démonstration au premier sacre continental de l’Atalanta.