La Suisse a fait le plein de confiance à onze jours de son entrée en lice à l'Euro. A Lucerne, elle s'est imposée 4-0 devant l'Estonie pour cueillir un deuxième succès en 2024.
Même si l'Estonie, 123e au classement FIFA, a offert une réplique bien timide, Murat Yakin ne fera pas la fine bouche devant cette victoire acquise dans un stade à guichets fermés – 14'473 spectateurs – et sur des réussites de Steven Zuber, Zeki Amdouni, Nico Elvedi et Xherdan Shaqiri. Il reste à la Suisse de témoigner de la même maitrise samedi à St. Gall contre l'Autriche pour partir en Allemagne avec un état d'esprit conquérant. Alors que celui de l'automne dernier avait été bien alarmant.
Tous les ingrédients étaient réunis
Un temps enfin estival, un coup d’envoi donné par l’idole de la nation Marco Odermatt et un adversaire qui ne pouvait pas vraiment faire du mal: tous les ingrédients étaient réunis pour que la soirée de l’équipe de Suisse soit belle. Avec six joueurs de champ assurés d’une place de titulaire contre la Hongrie au coup d’envoi, voire sept si Fabian Schär sera toujours préféré à Ricardo Rodriguez en défense centrale, Murat Yakin a rappelé dans son choix l’importance qu’il accordait au résultat même si pour lui «les matches amicaux ne comptent pas vraiment».
Il revenait donc à Shaqiri, à Zuber et au néophyte Kwadwo Duah de livrer la marchandise pour convaincre le sélectionneur du bien-fondé de les aligner à l’Euro. Dans une rencontre où on ne pouvait exiger de lui une implication totale dans le repli défensif, Shaqiri a rappelé que son côté artiste ne s’était pas évaporé dans la grisaille qu’il traverse à Chicago. Son penalty transformé en deux temps pour le 4-0 de la 67e lui a offert un 31e but en 122 sélections.
Steven Zuber ouvre le bal
L’ouverture du score était tombée à la 20e sur un effort personnel de Zuber. A 32 ans bien sonnés, le Zurichois possède toujours cet instinct du buteur qui ne peut faire que le plus grand bien à l’équipe de Suisse. On ne doit jamais cesser de rappeler qu’il avait été l’homme qui avait offert l’égalisation à la Suisse contre le Brésil lors de la Coupe du monde 2018.
Comme Zuber, Duah n’a eu droit qu’à une mi-temps. Remplacé par Amdouni, le joueur de Ludogorets s’est procuré une belle occasion de la tête à la 17e sur un centre de Granit Xhaka. La question est de savoir si cette première mi-temps pas vraiment aboutie suffira aux yeux de sélectionneur pour aller à l’Euro. Le 2-0 signé Amdouni à la 47e sur un service de Ruben Vargas incite à penser que Duah part de trop loin pour figurer vendredi sur la liste de Murat Yakin.
L'indispensable Dan Ndoye
Cette rencontre a livré deux enseignements qui rappellent que l'équipe de Suisse est aussi celle des Romands. Dans la cage, Yvon Mvogo a signé un nouveau clean-sheet grâce notamment à deux superbes arrêts peu avant l'heure du jeu et une troisième en fin de rencontre alors que la Suisse évoluait à dix contre onze en raison de l'impossibilité de remplacer Schär sorti sur blessure puisque six changements avaient déjà été opérés. Dans son rôle de piston, Dan Ndoye a, pour sa part, poursuivi sur la lancée de ses matches à Copenhague et à Dublin. S'il ne sera sans doute jamais le meilleur défenseur du monde, le Vaudois peut, à chaque instant, amener un grain de folie dans son couloir gauche. En trois matches, il s'est rendu indispensable.
ats