Euro 2024 Une bonne et une mauvaise nouvelle pour la Nati

ATS, par Laurent Ducret

20.6.2024 - 09:55

La bonne nouvelle tout d’abord: la Suisse jouera les huitièmes de finale de l’Euro 2024. Elle a franchi pour la sixième fois de rang la phase de poules d’un grand tournoi.

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ATS, par Laurent Ducret

Même si elle n’est pas acquise mathématiquement, la qualification de la Suisse ne fait aucun doute. Depuis le passage à 24 équipes en 2016, jamais une formation qui a cueilli 4 points lors du premier tour a été éliminée. «Nous avons fait un pas de plus», glisse Murat Yakin qui doit, bien sûr, conserver toutes les précautions d’usage dans son discours.

Mais mercredi soir, le sélectionneur avait, dans sa tête, validé cette qualification. «Nous n’aurons pas la pression de devoir gagner à tout prix dimanche contre l’Allemagne», lâche-t-il pour laisser penser que ce derby des voisins n’aura que le prestige comme enjeu, outre la première place du groupe que la Suisse peut obtenir avec un succès.

Ne pas jouer avec le feu

Murat Yakin n’a aucune raison de ne pas pratiquer dimanche un large turnover pour, en premier lieu, ne pas jouer avec le feu avec les quatre joueurs sous la menace d’une suspension pour le huitième de finale en cas d’un carton jaune: Silvan Widmer, Remo Freuler, Ricardo Rodriguez et Vincent Sierro. On rappellera que Vladimir Petkovic s’était brûlé les ailes lors de la Coupe du monde 2018.

Le Tessinois avait pris le risque de titulariser Fabian Schär, Stephan Lichtsteiner et Valon Behrami contre le Costa-Rica alors que la Suisse ne risquait pas vraiment sa peau dans ce dernier match de la phase de poules. Les deux premiers avaient été avertis pour suivre le funeste huitième de finale contre la Suède depuis les tribunes...

La mauvaise nouvelle ensuite: malgré le but extraordinaire de Xherdan Shaqiri, son dixième dans une phase finale, la copie rendue par l’équipe de Suisse lors de ce deuxième match ne fut pas celle espérée. Avec un Granit Xhaka pressé à chaque instant par l’admirable Scott McTominay, la Suisse n’a pas témoigné de la même maîtrise que samedi face à la Hongrie.

Comme la France deux jours plus tôt devant l’Autriche, les Suisses ont rencontré certaines difficultés dans le véritable combat proposé par les Ecossais. Fabian Schär, le plus vaillant d’entre eux, a ainsi dû jouer dès la 19e minute avec un nez cassé. Le Saint-Gallois a toutefois pu aller au bout d’une rencontre qu’il avait entamée de la pire des manières avec cet autogoal stupide à la 13e minute.

Xherdan Shaqiri irremplaçable

Célébré par le kop suisse lors de son demi-tour d’honneur déjà «traditionnel» d'avant-match, Murat Yakin a, lui, eu le nez fin avec son choix de lancer Xherdan Shaqiri dans la bataille. Si son autonomie n’a pas dépassé l’heure de jeu, le buteur a pleinement justifié la confiance de son sélectionneur.

Mais il serait étonnant que Murat Yakin persiste dans ce choix dimanche contre l’Allemagne où ses joueurs devront sans doute courir le plus souvent derrière le ballon. Après sa titularisation et son but, Xherdan Shaqiri acceptera sans doute plus volontiers le rôle de joker qui lui sera attribué pour la suite du tournoi. Mais le match de mercredi a rappelé une vérité: le seul joueur européen qui a toujours marqué au moins un but lors des six dernières phase finales disputées depuis 2014 demeure à 32 ans et demi tout simplement irremplaçable.

Xherdan Shaqiri hämmert den Ball wunderbar in der Winkel

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Murat Yakin a dix jours devant lui pour préparer ce huitième de finale que la Suisse devrait logiquement disputer à Berlin contre le deuxième du groupe B, celui de l’Espagne et de l’Italie. Le Bâlois sait que son équipe ne peut pas livrer la même performance que face à l’Ecosse pour espérer s’imposer.

Il sait aussi que ce match sera pour lui «le» match de vérité. S’il mène la Suisse vers la victoire, il aura fait oublier Vladimir Petkovic pour s’affirmer comme le plus grand sélectionneur de l’histoire. Lui le flambeur invétéré peut vraiment épouser un destin extraordinaire.