Toujours plus jeune buteur dans un Euro à ce jour, Johan Vonlanthen est revenu sur sa carrière tumultueuse pour blue Sport. L’ancien international suisse a notamment estimé que son record allait tomber en Allemagne.
Le 21 juin 2004 restera à jamais gravé dans l’histoire du football helvétique et dans la mémoire de Johan Vonlanthen. L’attaquant fribourgeois, alors âgé de 18 ans, égalise à la 26e minute dans le match opposant la Nati à la France (défaite 1-3 au final) en phase de groupes de l’Euro. Avec ce but - le seul pour la Nati durant la compétition -, il devient le plus jeune buteur dans un championnat d'Europe.
«Ce genre de moments, c’est impossible de les oublier. Ils restent à vie. C’est comme si c’était hier», s’est alors remémoré Vonlanthen, aujourd’hui retraité des terrains à 38 ans, pour blue Sport. «Ce but, il est vraiment incroyable, pour moi et pour ma carrière. Quand tu regardes en arrière, tu penses à ce but, et c’est quelque chose qui restera toujours en moi.»
«Avec Lamine Yamal, c’en est fini avec mon record»
Son record tient toujours à ce jour. Mais pour le Suisse aux origines colombiennes, celui-ci devrait être battu cette année à l’Euro en Allemagne, qui démarre ce vendredi. Un homme semble en effet en mesure de lui ravir ce titre honorifique : Lamine Yamal, âgé de 16 ans et sélectionné avec l’équipe d’Espagne.
«Quand j’ai vu ce gars jouer pour la première fois, je me suis dit : ‘C’est bon, je crois que cette fois, c’en est fini avec mon record’», a estimé Vonlanthen, qui n’a pas tari d’éloges à l’égard du jeune joueur offensif du FC Barcelone. «Il est tellement fort, c’est incroyable. Et il paraît si mûr à son âge.»
«J’avais beaucoup de pressions de l’extérieur»
Une maturité qui, à l’époque, avait fait défaut à l’ancien international suisse aux 40 sélections (7 réussites, entre 2004 et 2009). En revenant de l’Euro au Portugal, ce dernier s'était montré trop gourmand avec son club, le PSV Eindhoven, et avait fini par se brûler les ailes. «Beaucoup d’articles ont été écrits, me mentionnant comme l’un des plus grands talents en Europe», s’est souvenu Vonlanthen.
Avant de reconnaître : «J’ai toujours voulu être titulaire et il y avait beaucoup de pressions de l’extérieur. Les gens disaient : ‘tu dois jouer, tu dois jouer, tu es en équipe nationale, etc.’ Avec un peu plus d’intelligence et de calme, tu restes à Eindhoven et tu laisses les choses se passer jusqu’à ce que tu obtiennes une véritable chance de jouer.»
Mais malgré une suite de carrière en dents de scie, qui l’a emmené en Italie, en Autriche ou encore en Colombie avant un retour en Suisse, Johan Vonlanthen ne souhaite retenir que le positif de ses 16 années au plus haut niveau : «Aujourd’hui et après coup, je suis quand même fier et content. J’ai vécu de si belles choses dans ma carrière.»