Son rêve mondial tient toujours: grâce à sa frappe croisée du gauche (64e), Lionel Messi a tracé le chemin de la victoire de l'Argentine samedi face au Mexique (2-0). Il a permis à tout un pays de croire encore au sacre en Coupe du monde, le seul trophée qui échappe au maître à jouer.
Les poings serrés devant lui, le visage tendu, les sourcils froncés par l'effort et la concentration, et ces mots: «Vamos, vamos!» (allez, allez!). En allant célébrer son but auprès du virage ciel et blanc, Messi a fait exploser de joie les dizaines de milliers de supporters argentins présents au Stade Lusail samedi soir, et les millions de fans qui l'attendaient au tournant dans le monde entier.
Avec son but à l'heure de jeu, après avoir été servi dans l'axe par Angel Di Maria, Messi a permis à l'Argentine de souffler. Surprise 2-1 par l'Arabie saoudite en ouverture, l'Albiceleste devait battre la «Tri» samedi pour s'ouvrir la voie à une qualification pour les huitièmes de finale, avant le troisième match contre la Pologne de Robert Lewandowksi mercredi (20h00).
«Mon but a changé le match. Ensuite on a dû défendre le résultat, parce qu'on avait la nécessité de gagner, pour la tranquillité de tous», a convenu le capitaine argentin en conférence de presse d'après-match. «La première période n'a pas été bonne... Et puis vous savez ce qui s'est passé. Le no 10 a marqué», a pour sa part résumé le sélectionneur Lionel Scaloni après le match.
Trop seul, trop fort
Ce sursaut d'orgueil arrive à point nommé pour la «Pulga», (la Puce), après la déroute du premier match. Car jusque-là, son Albiceleste patinait devant le Mexique, retranché à cinq derrière, et bien décidé à imposer sa présence physique. Muselé par la lourde défense mexicaine, abandonné par ses coéquipiers... Messi a tout donné samedi soir.
Devant l'incapacité des Argentins de pénétrer dans les trente mètres mexicains, il s'est lui-même chargé de descendre chercher le ballon dans son camp pour le remonter seul. On l'a vu batailler dans des duels aériens, et même aller au pressing, toujours seul.
Messi rejoint Maradona
Mais contre le Mexique, Messi avait l'histoire avec lui: son Argentine avait déjà rencontré deux fois la sélection d'Amérique centrale en phase finale d'une Coupe du monde, et à chaque fois, l'Albiceleste s'en était sortie. En 2006 (2-1 ap) et en 2010 (3-1), l'Argentine avait renvoyé les Mexicains chez eux au stade des huitièmes de finale.
Et cette année, pour ce qui sera «sans doute» son dernier Mondial, «Leo» n'a pas dit son dernier mot. Refusant de sortir par la petite porte, il a, comme souvent, porté son équipe. Deux ans après la mort de Diego Maradona, l'héritier du no 10 de la légende argentine a commémoré ce «jour triste», comme l'a qualifié Scaloni, en postant une photo de son idole sur Instagram, jeudi soir.
Car un seul petit objet sépare la Pulga de Rosario du «Pibe de Oro» (gamin en or), champion du monde en 1986 avec l'Albiceleste. Mais avant de rêver à soulever la Coupe du monde le 18 décembre prochain, Messi continue de rejoindre Maradona dans les livres d'histoire: samedi, l'attaquant du PSG a rejoint son idole au rang des Argentins ayant joué le plus de matches (21) de Coupe du monde, avec le même nombre de buts inscrits (8).
ATS