Euro 2021 L'Italie donne le tournis à la Suisse

ATS

16.6.2021

ATS

La date du 16 juin ne sourit pas toujours à la Suisse. Onze ans jour pour jour après la victoire de Durban contre l'Espagne (1-0), la Suisse est tombée de haut à Rome.

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Elle s'est inclinée 3-0 devant l'Italie pour son deuxième match du premier tour de l'Euro sur un doublé du demi de Sassuolo Manuel Locatelli (26e et 52e) et une réussite de Ciro Immobilie (89e). Cette défaite ne la condamne toutefois pas. La Suisse sera, en principe, qualifiée pour les huitièmes de finale si elle s'impose dimanche à Bakou contre la Turquie. Sa chance sera d'affronter pour ce troisième match une équipe qui semble encore plus meurtrie qu'elle.

Le 16 juin 2010 en Afrique du Sud, la Suisse avait témoigné d'un esprit de corps remarquable à l'image du rush d'Eren Derdiyok et de la reprise de Gelson Fernandes sur le but victorieux pour battre les futurs champions du monde. A Rome, la sélection de Vladimir Petkovic n'a pas affiché ce même supplément d'âme qui change tout. Elle a trop vite rendu les armes devant des Italiens qui ont tranquillement cueilli leur deuxième victoire en deux matches dans cet Euro pour rester désormais sur une extraordinaire série de 29 rencontres sans défaite.



Un pari perdu

Vladimir Petkovic avait pris le pari de reconduire le onze qui avait failli à Bakou. Le scénario de la première période lui a donné tort. Cette équipe qui n'a cessé de clamer son ambition de rivaliser avec les meilleures formations du continent est restée lors de ces quarante-cinq premières minutes très loin du compte.

Sauvée par la VAR qui annulait pour une main illicite une réussite de Giorgio Chiellini à la 19e, lequel avait gagné un duel contre les têtes blondes de Granit Xhaka et de Manuel Akanji, la Suisse s'en sortait bien à la pause avec un seul but de retard. Elle fut incapable de s'opposer au collectif italien. Et elle fut, surtout, entravée par les limites de ses individualités. On pense en premier lieu à Ricardo Rodriguez, dépassé par Domenico Berardi sur l'action du 1-0. On peut comprendre aujourd'hui pourquoi le Zurichois a passé le plus clair de sa saison sur le banc des remplaçants du Torino. Sur l'autre flanc, Kevin Mbabu, pour sa part, vivait parfois une véritable tourmente face au duo formé par Leonardo Spinazzola et par Lorenzo Insigne.

Sur le plan offensif, ce fut le néant. Avec un Granit Xhaka qui a cherché avant tout à soulager ses défenseurs et un Remo Freuler trop discret, la Suisse n'a pas pu compter sur un régisseur capable de poser le jeu. Avec un Xherdan Shaqiri sans grande inspiration, et deux attaquants, Haris Seferovic et Breel Embolo, à la peine face à une défense qui restait il est vrai sur neuf matches sans encaisser le moindre but, la Suisse n'a pas bénéficié de la moindre occasion lors de cette première mi-temps qui aura cerné toutes ses limites.



Une défaite des joueurs et du sélectionneur

Face au naufrage de cette première mi-temps et conscient du désastre qui pouvait survenir, Vladimir Pektovic lançait Mario Gavranovic pour Haris Seferovic. Le Lucernois venait ainsi d'enchaîner un douzième match dans une phase finale sans marquer... Mais l'espoir de revenir au score s'envolait à la 52e minute avec le 2-0 sur une action marquée par l'apathie de la défense suisse, y compris son gardien.

A 2-0, l'Italie jouait sur du velours. La Squadra pouvait laisser tranquillement venir l'adversaire pour rechercher la verticalité dans ses ruptures. Avec les introductions de Silvan Widmer et de Steven Zuber, Vladimir Petkovic reconnaissait implicitement qu'il s'était trompé dans ses choix initiaux. L'occasion de la 64e de Zuber, la première du match pour son équipe, lui a très vite rappelé cette vérité. Cette défaite de Rome, qui prenait des allures de déroute avec le 3-0 de Ciro Immobile sur une frappe qui ne semblait pas inarrêtable, n'est pas seulement celle des joueurs, mais elle aussi celle d'un sélectionneur trop conservateur. Si la Suisse livre dimanche un troisième match aussi terne, la question de confiance autour de Vladimir Petkovic se posera. Fustiger sans cesse la défiance de la presse et de l'opinion à son égard est un calcul qui pourrait très vite se retourner contre lui.


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