L'Angleterre, privée de ses supporters qui l'ont jusqu'ici portée à Wembley, défie samedi à Rome l'Ukraine (21h00), qui rêve de continuer à jouer les trouble-fête, comme la République tchèque et le Danemark, opposés plus tôt à Bakou (18h00), en quart de finale de l'Euro.
Les «Three Lions», premiers du groupe D et tombeurs en 8e de finale de leur bête noire, l'Allemagne, qu'ils n'avaient plus battue dans un match à élimination directe depuis 55 ans et la finale du Mondial 1966, font désormais figure de favoris dans cette moitié de tableau désertée par les favoris.
Aussi bien leur adversaire ukrainien que les Tchèques se sont qualifiés au titre de meilleur troisième de leur groupe, alors que les Danois ont certes fini 2es mais avec 3 points seulement. Aucune des trois équipes n'avait les faveurs des bookmakers avant le tournoi.
Leur cote est depuis remontée, mais que dire de celle des Anglais, qui auront en outre l'avantage de recevoir à nouveau à Wembley, en cas de qualification pour les demi-finales, voire la finale?
Hermétiques
Solides, sans être flamboyants, les hommes de Gareth Southgate peuvent s'appuyer sur une défense hermétique (0 but en 4 matches), souvent l'ingrédient de base pour conquérir des titres.
Leur capitaine Harry Kane, décrié par certains pour son manque de leadership, a en outre enfin ouvert son compteur de buts contre l'Allemagne et son partenaire en attaque, Raheem Sterling, a inscrit les trois autres buts anglais dans le tournoi.
Mais pour la première fois de l'Euro, l'Angleterre évoluera loin de ses terres et sans ses supporters, puisque la Fédération anglaise a renoncé à ses 2500 places pour cette rencontre et les autorités italiennes ont annulé les billets récemment vendus à des résidents du Royaume-Uni, en raison du rebond de l'épidémie de Covid dans l'île.
Euphorie danoise
Face aux demi-finalistes du Mondial 2018, en quête d'un premier titre européen, les Ukrainiens n'ont rien à perdre. Ils ont franchi pour la première fois le premier tour d'un Euro avec une seule victoire et ont ensuite dû attendre l'ultime minute de la prolongation pour dominer la Suède en 8e de finale (2-1 ap).
L'ancien Ballon d'Or Andriy Shevchenko a su apprendre à son équipe à être patiente et ne douter de rien.
Deux caractéristiques qui collent bien aussi aux deux adversaires du premier quart du jour: la République tchèque de Patrik Schik, qui a surpris les Pays-Bas en 8e de finale, et le Danemark, qui a surclassé le pays de Galles (4-0).
Le petit pays nordique, qui a cru perdre en direct son meilleur joueur Christian Eriksen, sauvé de justesse d'un arrêt cardiaque, puis a décroché une qualification inédite après deux défaites lors des deux premiers matches, baigne dans l'euphorie.
Sur les traces de Panenka?
Drapeaux aux fenêtres et aux devantures des magasins, maillots rouge et blanc en rupture de stock, Copenhague rêve de voir la bande à Schmeichel fils rééditer l'exploit du père et de la «Danish Dynamite» qui avaient remporté l'Euro en 1992, après avoir remplacé au pied levé la Yougoslavie, frappée de sanctions internationales.
Les Tchèques, eux, espèrent imiter la bande à Antonin Panenka sacrée en 1976 sous les couleurs de la Tchécoslovaquie. Depuis la partition avec la Slovaquie, la «Narodak» a joué de malchance, victime du premier but en or de l'histoire en finale de l'Euro-1996 contre l'Allemagne, avant de tomber en demi-finale en 2004 face à un autre futur vainqueur inattendu, la Grèce.
Et si c'était son tour cette année de créer la surprise?