La Belgique, troisième du Mondial 2018 et éliminée dès le premier tour au Qatar, a assisté jeudi contre la Croatie (0-0) au stade Ahmad-bin-Ali aux funérailles de sa génération dorée. De tristes adieux pour des joueurs qui auront porté le football belge au plus haut depuis 2016.
Incapables de se qualifier pour les 8es de finale après des matches ratés face au Canada (malgré une victoire flatteuse 1-0), au Maroc (0-2) et donc à la Croatie (0-0), les Diables Rouges quittent Doha pour ce qui est l'une des plus grosses déceptions de ce rendez-vous. L'équipe qui avait occupé la première place du classement FIFA durant plus de trois ans, de 2019 jusqu'au printemps dernier, était, il est vrai, arrivée au Qatar pleine de doutes.
Romelu Lukaku, son attaquant vedette et meilleur buteur de l'histoire de la sélection (65 buts), se remettait d'une blessure à une cuisse et, face aux Croates, il aura manqué trois énormes occasions qui auraient pu qualifier son équipe. Eden Hazard, le plus souvent coincé sur le banc du Real Madrid ces trois dernières saisons, a manqué du rythme qui en avait fait le symbole virevoltant de la Belgique spectaculaire du Mondial 2018.
La défense, qui avait déjà souffert des départs à la retraite de Vincent Kompany et Thomas Vermaelen, a été critiquée, pour sa lenteur, parfois à juste titre. Mais les trentenaires Jan Vertonghen (35 ans) et Toby Alderweireld (33), bien protégés par le gardien de but Thibaut Courtois, n'auront toutefois concédé qu'un but en trois rencontres.
«Respect et admiration»
Quant au désormais ex-sélectionneur Roberto Martinez, qualifié de «trop conservateur» par les médias locaux, il a préféré persévérer plutôt que de tenter une vraie transition générationnelle. Ses choix, face au Maroc, ont viré au désastre. Bougon, Kevin De Bruyne n'a pas manqué d'exprimer son incompréhension face à certaines décisions.
En place depuis 2016, Roberto Martinez n'a pas réussi à tenir son groupe. La «bande de potes», dixit le capitaine Hazard, a connu des «tensions», a reconnu l'Espagnol. Des critiques par presse interposée de Kevin De Bruyne et Hazard à l'encontre de défenseurs jugés «vieux» et «lents» ont forcément pesé sur les prestations de ces derniers jours.
Dommage de finir comme ça car, comme le souligne Martinez, cette génération mérite «respect et admiration».
Une nouvelle ère
Si Vertonghen et Alderweireld ont peut-être disputé leur dernier grand tournoi, Hazard (31 ans) et De Bruyne (31) ne se sont pas encore prononcés sur la suite de leur carrière internationale. Courtois et Lukaku, eux, devraient poursuivre l'aventure.
Une nouvelle dynastie devra assumer le lourd héritage de cette génération dite dorée mais qui n'aura finalement rien gagné. Les nouveaux auront-ils le talent de leurs aînés? La réponse appartient aux Théate, Trossard, Faes, De Ketelaere et autres Onana.
AFP