Ligue des champions Le projet du Paris Saint-Germain au bord du gouffre

AFP

27.11.2024 - 12:19

Le Paris Saint-Germain se retrouve au bord du gouffre d'une élimination au premier tour de la Ligue des champions inédite sous pavillon qatari. La défaite mardi à Munich (1-0) a confirmé les limites de l'effectif et met l'entraîneur Luis Enrique sous pression.

Bayern – PSG 1-0

Bayern – PSG 1-0

UEFA Champions League // Matchday 5 // Saison 24/25

26.11.2024

La marche était annoncée haute sur la pelouse bavaroise face à un Bayern Munich lui aussi en reconstruction sous les ordres de Vincent Kompany, mais à l'effectif cinq étoiles. Déterminé à mettre de l'intensité dans les duels et au pressing, le groupe parisien n'a pas été ridicule mardi soir. Néanmoins, il n'a jamais semblé en mesure de réellement faire douter la grosse cylindrée allemande et se retrouve 26e sur 36 équipes, avec quatre petits points.

Car au moment de faire la transition du milieu vers l'attaque, il y a eu à chaque fois comme un flottement, comme depuis le début de la saison en C1. Les ailiers Bradley Barcola et Ousmane Dembélé, armes maîtresses du PSG en championnat – dominé outrageusement – semblent bien émoussées dans la prestigieuse compétition.

Un latéral en faux 9

Et l'entraîneur Luis Enrique a persisté et signé, comme il l'avait annoncé, avec pour avant-centre un faux 9 en perpétuelle mutation, incarné tantôt par Fabian Ruiz, tantôt par Dembélé, tantôt par... le latéral gauche Nuno Mendes.

«Nous nous attendons à tout parce qu'on sait qu'on doit pouvoir jouer à plusieurs postes», a expliqué Gonçalo Ramos, tout juste revenu de blessure et entré en fin de match. Il exprimait en creux l'incertitude permanente, à double tranchant, ménagée par le coach.

Quatre milieux de terrain de formation au coup d'envoi, seulement deux attaquants et pas les plus tueurs devant le but: après les défaites contre Arsenal (2-0) et l'Atlético de Madrid (2-1), et le nul contre le PSV Eindhoven (1-1), Luis Enrique a encore parié, et encore perdu. Les occasions de but ont été peu nombreuses, et c'est finalement le milieu Joao Neves, vraie bonne pioche du recrutement estival, qui fut le plus dangereux avec plusieurs frappes lointaines.

Mercato timoré

Le recrutement estival, justement: le ver est peut-être dans le fruit depuis le début de la saison. Furieux du départ de Kylian Mbappé, la direction du club s'était ensuite fait une raison et avait annoncé qu'elle compenserait largement ce départ avec des arrivées.

Las ! Dirigé par Luis Campos mais supervisé par Luis Enrique, le mercato a été timoré, avec aucun attaquant recruté, hormis le jeune et inexpérimenté Désiré Doué, qui lorgne plutôt vers le milieu de terrain. Résultat, trois buts seulement marqués en cinq matches de Ligue des champions, une misère.

Même la recrue Matvey Safonov, au poste de gardien, a déçu mardi soir. Son erreur en sortant sur corner, qui a amené le seul but de la rencontre, a étrangement rappelé les errances de Gianluigi Donnarumma. A l'échauffement, celui-ci paraissait sonné de sa rétrogradation sur le banc. Sur ce poste, Luis Enrique s'assure quelques casses-têtes à l'avenir, entre autres problèmes.

Victoire impérative à Salzbourg

L'entraîneur si sûr de ses principes, et à qui le club a tout donné, se retrouve sous pression, même si le président Nasser Al-Khelaïfi a assuré récemment qu'il lui faisait confiance sur le long terme et qu'il ne serait pas menacé même en cas d'élimination dès la phase de ligue de la C1.

«Etre l'entraîneur du PSG est un privilège, la pression que je m'impose est supérieure à toute pression extérieure», a confié Luis Enrique mardi soir. «Je ne suis pas là pour passer le temps, mon objectif est de gagner le maximum de titres, dès maintenant, pas dans le futur», a-t-il ajouté.

En effet, Paris a des chances d'augmenter son famélique total de quatre points avec les trois derniers matches. Dans deux semaines à Salzbourg, la victoire est impérative, mais largement jouable. La réception en janvier d'un Manchester City en difficulté actuellement offre peut-être une opportunité.

Mais Paris devrait jouer sa qualification – pour les barrages – à Stuttgart lors du dernier match. Un rendez-vous qui s'annonce d'ores et déjà extrêmement tendu.

AFP