Sommeil en souffranceComment mieux dormir par forte chaleur? Les conseils pour éviter la surchauffe
Relax
21.8.2023 - 11:53
Les fortes chaleurs ne font pas bon ménage avec les dormeurs, et leur multiplication avec le dérèglement climatique risque d'alimenter une dette de sommeil nocive pour la santé.
21.08.2023, 11:53
21.08.2023, 13:12
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Nous allons subir ces prochains jours un coup de chaud d'une intensité exceptionnelle en cette période, et fermer l'oeil sera peut-être difficile.
«Jusqu'à 28 degrés environ, on peut arriver à bien dormir, au-delà cela devient beaucoup plus compliqué», explique Armelle Rancillac, chercheuse en neurosciences Inserm au Collège de France, interrogée par l'AFP.
Le cerveau, où les neurones régulant température et sommeil sont très connectés, est très sensible à la chaleur. La forte chaleur fait monter le thermostat central et active des systèmes de stress.
Comment mieux dormir par forte chaleur?
«Pas de climatisation à tout va, il faut dormir peu vêtu juste avec un drap, ventiler au maximum, etc», conseille le Dr Sauvet.
Il n'y a pas besoin d'une chambre à 18-22°C, 24-26°C sont possibles.
Une «acclimatation» aux températures élevées «prend 10-15 jours»
La literie peut aussi jouer, car certains matelas accumulent davantage la chaleur.
Pour atténuer le manque de sommeil, il est suggéré «des siestes courtes, d'environ 30 minutes».
Pour rejoindre les bras de Morphée, l'une des conditions est de faire baisser sa température interne.
«Lorsqu'il fait très chaud, la dilatation des vaisseaux sanguins au niveau de la peau est moins efficace, la déperdition de chaleur moindre, ce qui retarde l'endormissement», explique Armelle Rancillac.
Des températures nocturnes élevées augmentent aussi les réveils et réduisent notamment le sommeil profond, considéré comme le plus régénérateur.
«On va avoir tendance, à la fin d'un cycle, à se réveiller et à avoir des difficultés à se rendormir», car le corps cherche à «arrêter un stade de danger thermique», a décrypté la chercheuse.
Les conseils
Prendre une douche fraîche mais pas trop froide
Faire du sport mais pas trop tard pour ne pas trop élever la température
Diminuer les excitants, comme le café
Limiter l'alcool > «L'alcool est un faux ami: il détend, certes, ce qui favorise l'endormissement, mais augmente un peu notre température interne, ce qui a tendance à fragmenter le sommeil», note Armelle Rancillac. neuroscientifique.
Or, une privation de sommeil excessive par rapport aux besoins perturbe la récupération de l'organisme.
«Le sommeil n'est pas un luxe, son équilibre est très fragile et son manque a des effets délétères», souligne Armelle Rancillac.
A court terme, «les principaux effets sont cognitifs: somnolence, fatigue, risque d'accident du travail ou de la circulation, perte de patience...», énumère à l'AFP le Dr Fabien Sauvet, médecin en chef de l'Institut de recherches biomédicales des armées.
44 heures annuelles de sommeil perdues
La quantité de sommeil quotidien, variable aussi selon l'âge, des humains oscillent entre 7 et 9 heures.
Au cours des deux premières décennies du XXIème siècle, les humains ont perdu en moyenne 44 heures annuelles de sommeil.
Avec le changement climatique, ce déficit pourrait encore se creuser pour atteindre 58 heures annuelles .
A long terme, un manque de sommeil répété et prolongé peut engendrer une «dette» nocive, et pas seulement pour les plus vulnérables (seniors, jeunes enfants, malades chroniques...).
«Cela joue sur notre métabolisme, favorisant la prise de poids, le développement du diabète, des maladies cardio-vasculaires, voire des maladies neurodégénératives comme Alzheimer», a alerté la neuroscientifique.
Pour «un malade, une dette de sommeil peut favoriser des décompensations; pour un sujet sain, les effets négatifs prendront plusieurs années», précise le Dr Sauvet.
Cette «dette» peut aussi diminuer la résistance au stress et augmenter le risque de rechute ou d'ancrage d'une pathologie mentale.