Corps Le «fat shaming» à l’encontre des célébrités a une incidence sur les autres femmes

CoverMedia

15.4.2019 - 16:08

Tyra Banks.
Tyra Banks.
Source: FayesVision/WENN.com

Lorsqu’une célébrité se fait critiquer sur son poids, ce sont toutes les femmes (ou presque) qui deviennent plus critiques envers elles-mêmes et les autres. C’est ce qu’ont démontré les chercheurs de la McGill University au Canada.

Lorsqu’une célébrité reçoit des critiques sur sa corpulence, cela a un impact bien plus important qu’on pourrait le croire, à grande échelle. Si la star visée doit bien évidemment faire avec et que, la plupart du temps, ses fans se sentent eux aussi blessés et viennent prendre sa défense, il se produit une réaction en chaîne. Les autres femmes deviennent à leur tour plus critiques du poids des autres et du leur.

C’est en tout cas ce que démontre l’étude de psychologues de la McGill University au Canada qui ont sélectionné 20 moments célèbres où des femmes connues se sont fait publiquement critiquer pour leur corpulence, entre 2004 et 2015. Parmi celles-ci, on retrouve Tyra Banks, qui avait été qualifiée de «grosse» après une photo d’elle en maillot de bain publiée en 2007. Les chercheurs ont examiné les réponses de 90 000 femmes qui ont rempli le Weight Implicit Association Test, qui évalue les attitudes au sens large dans la société, deux semaines avant et deux semaines après chaque incident de «fat shaming». Ils ont trouvé des pics de réactions négatives chez les femmes après la diffusion des critiques.

Perçu comme socialement acceptable?

«Ces messages culturels semblent augmenter l’estimation, chez les femmes, que ‘’maigre’’ est bien et ‘’gros’’ est mal. Ces messages diffusés dans les médias peuvent laisser des traces, de façon personnelle, dans l’esprit des gens», a déclaré l’une des auteures de l’étude, Jennifer Bartz.

L’équipe de recherche s’est concentrée sur l’implicite, les réactions instantanées sur ce qui est bien ou pas, plutôt que l’explicite et les réponses pensées et réfléchies. Ils ont trouvé de plus grands pics encore de négativité lorsque les réponses avaient été faites après des événements qui avaient obtenu une très grande couverture médiatique. «Le poids est reconnu comme étant l’une des dernières formes de discrimination socialement acceptable. Ces instants de "fat shaming" sont diffusés un peu partout, pas uniquement dans la presse spécialisée dans les célébrités, mais aussi sur les blogs et d’autres formes de réseaux sociaux», a ajouté l’auteure de l’étude, Amanda Ravary.

L’étude a été publiée dans le journal Personality and Social Psychology Bulletin.



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