Inauguré à BerneUn centre suisse pour renforcer la surveillance des épidémies
uc, ats
23.1.2025 - 11:15
Le Centre de bioinformatique des pathogènes (CPB) a été inauguré jeudi à Berne. Tirant les leçons de la pandémie de Covid-19, il vise à renforcer la surveillance génomique des épidémies et soutenir la recherche et les politiques publiques en la matière.
Keystone-SDA, uc, ats
23.01.2025, 11:15
ATS
Cette initiative place la Suisse à la pointe de la génomique des virus et bactéries pathogènes. Elle s'appuie sur des outils bioinformatiques avancés et une collaboration nationale et internationale renforcée, relève l'Institut suisse de bioinformatique (SIB), basé à Lausanne, qui dirige la nouvelle entité.
«Nous voulons ainsi être mieux préparés à la prochaine pandémie», a indiqué Aitana Neves, directrice du nouveau centre, à Keystone-ATS. Le CPB a pour objectif de gérer les données issues du séquençage génétique des microbes, provenant des eaux usées ou d’échantillons cliniques.
Objectif: surveiller leur potentiel épidémique, comprendre leur biologie et garantir une gestion durable des données pour la recherche et les décideurs publics.
«Un besoin urgent»
«La création du CPB répond à un besoin urgent de renforcer les capacités globales de lutte contre les menaces sanitaires émergentes», ajoute Aitana Neves. Le centre contribuera également à fédérer l'expertise en la matière au niveau national et soutenir les autorités sanitaires.
«Au cours de la pandémie Covid-19, il est apparu clairement qu'une meilleure coordination et une meilleure collaboration entre les différents acteurs étaient nécessaires», souligne la directrice. Le nouveau centre vise à répondre à ce besoin.
Selon la chercheuse, il fera office de nœud central pour la collecte, l'analyse et la gestion des données génomiques et collaborera avec les autorités sanitaires nationales et internationales.
Détection et suivi rapides
Ainsi, lorsque l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) voudra surveiller un nouveau virus, le CPB centralisera les données issues de séquençages génétiques provenant de différentes sources et s'assurera de leur qualité. Il effectuera en outre des analyses à l'aide de méthodes bioinformatiques afin de détecter les mutations et les variantes du virus.
Selon Mme Neves, cela permettra de détecter et de suivre plus rapidement les mutations dangereuses, ce qui est décisif pour réagir à temps aux nouvelles épidémies. Les méthodes bioinformatiques combinent l'informatique, les mathématiques et la biologie afin d'analyser de grandes quantités de données génétiques..
Pour la directrice, la pandémie de Covid-19 a non seulement révélé des faiblesses dans la surveillance globale des agents pathogènes, mais elle a également montré l'importance d'une réaction commune et coordonnée. Le CPB vise précisément à combler ces lacunes et à mieux préparer la Suisse aux défis futurs.
Par rapport au début de la pandémie il y a cinq ans, la Suisse a fait des progrès importants dans la surveillance et l'analyse des agents pathogènes. «Pendant la pandémie, la Suisse a reconnu l'importance cruciale des données», note Mme Neves. Seule une gestion efficace et un échange ciblé des données peuvent améliorer la vitesse de réaction.
L’inauguration, qui s'est tenue jeudi à Berne, a réuni des représentants de la santé publique suisse et internationale, ainsi que des experts en bioinformatique et microbiologie. L’occasion de faire le point sur les infrastructures et outils mis en place pour protéger la population, selon les responsables.