Santé Rétablissement post-pandémie dans les pays liés au Fonds mondial

sn, ats

19.9.2024 - 00:01

Le Fonds mondial a financé des centaines de milliers de moustiquaires face à la malaria dans de nombreux pays (archives).
Le Fonds mondial a financé des centaines de milliers de moustiquaires face à la malaria dans de nombreux pays (archives).
ATS

Les efforts contre le VIH, la tuberculose et la malaria ont été relancés l'année dernière dans tous les pays où le Fonds mondial est présent après les perturbations liées à la pandémie. Jeudi à Genève, celui-ci a salué la collaboration entre tous les acteurs.

«Il y a eu une avancée significative l'année dernière et nous continuons à obtenir des avancées cette année», a affirmé à quelques journalistes le directeur exécutif Peter Sands. Mais les personnes affectées sont toujours les mêmes, exposées aux conflits et au changement climatique.

La lutte contre les trois maladies a pu aussi entièrement être relancée dans les pays où le Fonds investit après la pandémie. «Il est assez difficile d'avoir un chiffre» précis sur les victimes de ces pathologies qui auraient pu être évitées, estime le directeur exécutif.

Mais leur nombre est probablement supérieur à celui des personnes décédées directement du coronavirus, selon lui. La situation est «très différente dans les différentes parties du monde et selon les trois maladies», dit-il encore.

Jamais le Fonds mondial n'avait investi comme l'année dernière dans les systèmes de santé et communautaires, soit 1,8 milliard de dollars. Il a également obtenu des réductions de prix de certains médicaments. En un peu plus de 20 ans, des dizaines de millions de personnes ont été sauvées grâce au soutien de cette institution et le taux de mortalité a diminué de 61%.

Milliards de dollars économisés

«Ce ne sont pas que des chiffres», affirme le directeur exécutif. Chaque personne sauvée et chaque infection évitée «a un effet multiplicateur» auprès des proches, ajoute-t-il.

Les efforts du Fonds mondial ont un impact plus large que sur les trois maladies. Les soins évités grâce aux 63 milliards de dollars d'investissement ont permis d'économiser 85 milliards de dollars, mais ont aussi porté 1200 milliards de dollars de gains pour la santé et 400 milliards. Et les fonds pour les infrastructures de santé, notamment pour l'approvisionnement et pour la surveillance des maladies, aideront aussi face aux prochaines pandémies, selon le directeur exécutif.

Le Fonds mondial investit notamment plus d'un quart du financement international contre le VIH. Au total, 25 millions de personnes sont sous traitement antirétroviral grâce à lui. Plus de 53 millions ont été dépistées.

Côté tuberculose, la part du financement international liée au Fonds mondial atteint 76%. Et 7,1 millions de personnes reçoivent un traitement.

Demande d'une approche équitable

Près de 230 millions de moustiquaires ont été distribuées contre la malaria. Près de 180 millions de personnes ont été prises en charge, alors que le Fonds mondial rassemble plus de 60% du financement international. Les conflits ou le changement climatique constituent toutefois des menaces face aux avancées obtenues.

Le directeur exécutif salue le déploiement des nouveaux vaccins contre la malaria, qui diminuent le nombre de cas graves, de 30%, et de décès. Des millions de doses ont été acheminées dans plusieurs pays africains. Mais les vaccins actuels ne seront pas à eux seuls la «solution», selon le chef du Fonds mondial, ajoutant qu'il faudra surtout des efforts «efficaces» pour «éliminer la propagation».

Plus largement, des obstacles en termes de droits humains comme des lois, des politiques ou des répressions empêchent des personnes dans certaines régions d'avoir accès à la prévention du VIH ou à des soins, déplore l'organisation. La lutte contre ces trois maladies n'est pas que médicale mais elle nécessite aussi une approche équitable, insiste le directeur exécutif.

sn, ats