Sécurité des patients«Il reste beaucoup à faire, chez nous aussi»
sn, ats
24.2.2023 - 14:57
«Il reste beaucoup à faire, chez nous aussi». Au début d'une réunion ministérielle à Montreux, le président de la Confédération Alain Berset a admis vendredi la nécessité de trouver des solutions rapides pour améliorer la sécurité des patients.
sn, ats
24.02.2023, 14:57
ATS
Celles-ci demandent «le soutien et la participation de nous tous», a-t-il affirmé lors du 5e sommet ministériel mondial sur cette question. Du personnel de santé aux ministres de la santé, en passant par les directeurs d'hôpitaux.
Au total, selon les estimations, les préjudices coûtent à la société de nombreux milliards de dollars par an dans les différents pays. Et près de trois millions de personnes décèdent en raison de soins pas assez sûrs dans les hôpitaux, autant que sur les routes, la plupart dans les pays en développement.
Au moins la moitié de ces décès pourraient être évités. Pour un patient qui reçoit des soins médicaux, la probabilité de ne pas en sortir sain et sauf atteint 1 sur 300. La Suisse est aussi victime de ce type de problèmes.
«C'est l'un des premiers facteurs de mortalité», a déploré vendredi le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus. «La sécurité des patients est un immense défi», a renchéri de son côté le président de la Confédération.
Pandémie et lacunes
Depuis deux jours, de nombreux discours relèvent que les solutions sont connues, du personnel, de qualité et avec de bonnes conditions, à une culture d'entreprise en passant par la numérisation, mais qu'il faut les appliquer désormais dans les différents pays. M.Berset a admis à la presse qu'il a fallu «du temps» entre les premières discussions politiques et l'organisation de la collaboration internationale.
Comme la cheffe de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) Anne Lévy jeudi, il a relevé que la pandémie de coronavirus n'avait pas aidé. Le coronavirus a dévoilé des lacunes dans les systèmes de santé. Dans certains pays riches, jusqu'à un quart des infections ont eu lieu à l'hôpital.
Une situation qui peut être attribuée notamment à la charge du personnel de santé. Comme M. Tedros, Alain Berset fait un lien direct entre la menace d'erreurs et elle. Mais le directeur général de l'OMS appelle lui à ne pas blâmer le personnel de santé. Au contraire, il faut que les erreurs soient davantage relayées, notamment vers l'organisation.
De son côté, le ministre français de la santé François Braun a remercié vendredi M. Berset pour l'aide de la Suisse dans la prise en charge de certains patients. Il a souhaité une approche régionale entre voisins pour anticiper les prochaines pandémies.
La pandémie a aussi accéléré les solutions numériques de la santé. Celles-ci seront utiles pour améliorer la sécurité des patients, affirme le président de la Confédération. Mais en Suisse, «nous avons encore pas mal de travail» sur le dossier électronique du patient, dit-il encore.
En revanche, la récente pénurie de médicaments ne constitue pas le principal défi pour garantir davantage de sécurité aux personnes soignées, ajoute également le président. Mais «c'est un problème international», reconnaît-il.
Avec une «Charte de Montreux»
Plus largement, plusieurs avancées ont été observées ces dernières années. M. Berset a mentionné le lancement de la Commission fédérale sur la qualité des soins. Un dispositif national de suivi et de réduction de la menace oeuvre actuellement. M. Tedros a lui salué le rôle mondial de la Suisse et son «engagement» pour la sécurité des patients.
Pendant deux jours, les participants ont réfléchi à comment appliquer le Plan mondial pour la sécurité des patients de l'OMS de 2021 à 2030. L'institution doit, elle, dévoiler un rapport de suivi et des recommandations pour protéger celle-ci dans les situations d'urgence.
Après les experts jeudi, les ministres et représentants de dizaines de pays ont suivi dès vendredi matin. Une Charte de Montreux a été lancée au terme de ce 5e sommet organisé avec l'OMS. Celle-ci relaie un engagement à faire de la sécurité des patients un chantier important de la santé publique.
Cette question devra également être au centre de la préparation des prochaines pandémies, précise également la Charte. De même, il faudra investir dans l'encadrement adapté du personnel de santé, selon elle. Un dialogue devra être mené avec les patients et leurs proches. La sécurité des médicaments ou la prévention des infections devront aussi être garanties. Vendredi, M. Berset a aussi annoncé que le Chili accueillerait le prochain sommet ministériel.