Manque de personnelManque de personnel: les EMS déjà à la limite avant la pandémie
gf, ats
5.5.2021 - 12:00
Les EMS manquent de personnel pour continuer à remplir leur mission au mieux. L'Université de Bâle le constate dans une étude menée avant la pandémie. Presque tous les foyers pour personnes âgées ont du mal à recruter. Ils atteignent leur limite malgré leurs efforts pour maintenir la qualité élevée des soins.
gf, ats
05.05.2021, 12:00
05.05.2021, 13:28
ATS
L'Institut des sciences infirmières de l'Université de Bâle a mené son étude entre septembre 2018 et octobre 2019 auprès de 4442 membres du personnel soignant et d'accompagnement de 118 établissements médicaux-sociaux (EMS) en Suisse alémanique et en Suisse romande. Il avait déjà réalisé le même sondage en 2013, indique mercredi la haute école bâloise.
Trop de travail: assistance réduite
Premier constat: le rationnement des soins aux personnes âgées s'est accru en six ans dans les EMS en raison du manque de personnel. Les employés atteignent leurs limites en termes de charge de travail. Un nombre accru de personnes ont déclaré en 2018 ne pas pouvoir effectuer des activités individuelles et collectives avec les résidents par manque de temps.
Pire, un quart d'entre eux (25%) doivent «parfois ou souvent» renoncer à aider les résidents lors de leur toilette (17% en 2013) en raison du manque de ressources toujours plus criant. Ils sont 20% dans le même cas lors du brossage des dents (13% en 2013).
Le personnel souffre
Un peu moins de 50% du personnel soignant et d'accompagnement estime que les effectifs sont suffisants pour effectuer le travail requis. Cette part était encore de 58% cinq ans plus tôt. Par ailleurs, seulement 58% des responsables d’unité estiment que le niveau de dotation en personnel dans leur unité est adéquat par rapport à la charge de travail.
La pression monte également. Bien plus de membres du personnel qu’en 2013 déclarent manquer d’énergie, souffrir de troubles du sommeil et de douleurs articulaires ou dans les membres.
Qualité élevée
Malgré tout, 90% du personnel interrogé considère que la qualité des soins fournis est élevée. En comparaison internationale, peu de résidentes et de résidents sont soumis à des mesures limitant la liberté de mouvement (2,5%) ou souffrent de malnutrition (4,1%).
La moitié des EMS interrogés disposent d’un label de qualité. Plus des deux tiers rendent compte d’audits externes réguliers, pratiquent un développement de la qualité axé sur les objectifs, utilisent des indicateurs de qualité ou mènent des projets visant à améliorer la qualité. Enfin, près de trois quarts des établissements ont engagé un infirmier ou une infirmière expert(e).
Mesures nécessaires face à la pénurie
Toutefois, les ressources disponibles sont rares. Ainsi, 96% des établissements ont des difficultés à recruter des infirmières ou des infirmiers. De plus, un(e) employé(e) sur dix n’est embauchée qu’à titre temporaire, selon les personnes interrogées.
L’équilibre est fragile et des mesures sont nécessaires pour renforcer les établissements, estime l'institut bâlois. Ces derniers ont besoin de suffisamment d'employé(e)s et de personnel formé. Il en va de la capacité des foyers pour personnes âgées à continuer à faire leur travail correctement.