Chambres fédéralesMaja Riniker, une spécialiste de la sécurité à la tête du National
roch, ats
25.11.2024 - 09:43
L'Argovienne Maja Riniker (PLR), spécialiste de la politique de sécurité, devrait être élue le 2 décembre à la présidence du Conseil national. Cette économiste d'entreprise de 46 ans siège depuis cinq ans à la Chambre du peuple et est membre de la commission de la politique de sécurité.
25.11.2024, 09:43
ATS
La libérale-radicale a été brillamment réélue pour un deuxième mandat lors des élections fédérales d'octobre 2023. Et elle a été élue en décembre dernier à la vice-présidence du National par 177 voix sur 195 voix valables.
«La cohésion dans la diversité»
L'Argovienne entend désormais placer son année présidentielle sous le mot d'ordre: «la cohésion dans la diversité». «Pour la cohésion nationale, il est important qu'on s'écoute bien et qu'on s'efforce de se comprendre», a-t-elle déclaré à Keystone-ATS.
A ses yeux, il est important de comprendre les élus de toutes les régions linguistiques. La Confédération «ne se limite pas à la Suisse alémanique», dit-elle, en précisant qu'elle suit des cours de conversation depuis son arrivée sur la scène politique nationale, afin d'améliorer son français.
Maja Riniker se réjouit des nombreuses rencontres qui émailleront son année de présidence, des simples citoyens aux présidents d'autres parlements. En tant que présidente du Conseil national, elle se rendra notamment au Japon, pour l'ouverture de l'Exposition universelle d'Osaka, où elle représentera la Confédération.
Elle entend aussi faire connaître son canton à ses hôtes suisses et internationaux. «L'Argovie reflète un peu la diversité de la Suisse, car elle est composée de différentes parties», souligne-t-elle.
Carrière classique
Maja Riniker a débuté sa carrière politique de manière classique, en tant que membre de la commission scolaire de sa commune de Suhr bei Aarau. En 2014, elle est élue députée au Grand Conseil puis, cinq ans plus tard, au Conseil national.
L'élue PLR peut s'imaginer dans un poste dans un exécutif. «Cela ne s'est pas encore présenté», relève-t-elle. En revanche, elle ne se voit pas en présidente de parti, se considérant plus comme «une politicienne de dossiers» que «de parti».
Les deux années de préparation à sa future fonction ont été «très précieuses», note-t-elle. En tant que seconde, puis première vice-présidente du National, elle a déjà pu assumer différentes charges et remplacer l'actuel président Eric Nussbaumer (PS/BL) au perchoir. Pour elle, «c'est un challenge de garder le contrôle du Conseil».
Le gène de la sécurité
Déjà au Grand Conseil argovien, Maja Riniker était membre et présidente de la commission de la sécurité publique. Elle estime avoir certainement été influencée par le fait que son père soit officier de milice et commandant d'un bataillon de chars.
Mais, pour celle qui préside la Fédération suisse de la Protection civile, la sécurité va bien au-delà de l'armée et de la protection de la population. Il faut aussi «que les enfants aient un trottoir pour aller à l'école, que l'environnement de travail soit sûr en Suisse, que les retraites soient assurées».
Parmi ses succès au sein de la commission de la politique de sécurité, elle relève l'introduction de la diffusion cellulaire ("cell broadcast") pour élargir le système d'alerte à la population et la possibilité de soutenir indirectement l'Ukraine en autorisant l'exportation de chars vers des pays tiers.
Cette scoute passionnée est également à l'origine d'une motion visant à faire passer à deux semaines le congé-jeunesse, non payé, pour les activités de jeunesse extrascolaire. Ce texte a été approuvé par les Chambres et doit maintenant être mis en oeuvre.
Une famille «normale»
Au niveau professionnel, Maja Riniker a fait un apprentissage de commerce dans une banque avant de décrocher une maturité professionnelle. Elle a ensuite suivi, en parallèle à son travail, une formation de gestion dans une haute école pour devenir économiste d'entreprise. Elle a travaillé entre autres dans le secteur de la santé.
Avec son mari, médecin, elle a deux filles et un fils, âgés de 13 à 17 ans. «Ils sont intéressés à la politique», relève-t-elle, «mais, comme tous les jeunes de leur âge, ils veulent que leurs parents soient les plus normaux possible». La députée fédérale comprend donc qu'ils n'apprécient pas que leurs enseignants évoquent l'engagement politique de leur mère durant les cours.
Durant son temps libre, l'Argovienne fait du sport et entend poursuivre ces activités durant son année présidentielle, malgré un agenda chargé. Récemment, alors qu'elle s'entraînait tôt le matin à Berne, elle a rencontré un conseiller fédéral qui faisait lui aussi son jogging, relève-t-elle.
Pour nager, la politicienne préfère plonger dans l'Aar à Aarau, bien que la rivière «ait aussi son charme à Berne». En hiver, elle va skier avec sa famille et elle joue régulièrement au jass avec trois amies.