«Trop loin»Le Conseil fédéral est opposé à l'initiative sur la responsabilité environnementale
bl, ats
9.1.2025 - 13:00
Quelques heures après les partisans de l'initiative sur la responsabilité environnementale, le Conseil fédéral entre en piste. Le ministre de l'environnement Albert Rösti a recommandé jeudi au peuple suisse de rejeter ce texte qui «va trop loin».
Keystone-SDA, bl, ats
09.01.2025, 13:00
09.01.2025, 14:16
ATS
L'initiative populaire «pour une économie responsable dans les limites de la planète» (initiative pour la responsabilité environnementale) demande que l'économie suisse évolue à l'intérieur des limites imposées par la nature. Le Conseil fédéral et le Parlement reconnaissent qu'il faut ménager les ressources.
Ils agissent en ce sens depuis des décennies. Une grande importance est déjà accordée à la protection de l'environnement, selon le gouvernement.
«De l'eau propre, de l'air frais et des sols fertiles sont importants pour la Suisse. Ce sont les bases de la vie et nous en prenons soin», a déclaré Albert Rösti devant les médias à Berne. Mais la Suisse est plus que cela.
«Notre économie est florissante et la durabilité de notre pays repose sur l'écologie, l'économie et le social», a-t-il continué. «Cette triade a apporté stabilité et prospérité à la Suisse.»
Un «oui» à l'initiative des Jeunes Vert-e-s mettrait en péril ce modèle de réussite. L'écologie et le social seraient plus importants que l'économie et le bien-être de la population. La Suisse en ressortirait déséquilibrée.
Lourdes conséquences
«Nous reconnaissons que les ressources naturelles doivent être protégées. Mais l'approche défendue par l'initiative aura de lourdes conséquences pour la population et l'économie», a averti le ministre. «Il faudrait réduire la consommation par trois pour respecter l'initiative.»
La Suisse devrait drastiquement réduire son impact environnemental. Cela n'irait pas sans une multitude de prescriptions et d'interdictions. Et celles-ci entraîneraient à leur tour des changements radicaux du mode de vie de la population.
La consommation subirait des restrictions dans les domaines de l'alimentation, du logement, de l'habillement et de la mobilité. Les restrictions imposées auraient également des conséquences sur les déplacements, les loisirs et les vacances. «Il faudra renoncer au niveau de vie auquel nous sommes habitués.»
Economie affaiblie
Les produits et services destinés au marché suisse seraient soumis à des exigences plus strictes que celles en vigueur à l'étranger, a encore avancé le ministre de l'environnement. Et de prévenir que la place économique suisse serait affaiblie.
De nombreuses entreprises devraient adapter leur production ou renoncer à certains produits. En conséquence, le marché helvétique pourrait devenir moins attrayant et les entreprises pourraient quitter le territoire.
Des emplois seraient perdus. Et de nombreux biens de consommation courante deviendraient plus chers. Les personnes aux revenus les plus bas en pâtiraient. Enfin, atténuer les effets de l'initiative sans grever le budget de l'Etat serait impossible. Par ailleurs, le délai de dix ans est trop court pour mettre en place les mesures nécessaires.
Albert Rösti a encore rappelé que la Constitution contient déjà des dispositions pour encourager le développement durable, tout en tenant compte des intérêts de la population et de l'économie. La Suisse s'engage également au niveau international pour la protection des ressources naturelles. Les Suisses trancheront le 9 février.