Genève La formation des enseignants en votation le 22 septembre

za, ats

16.8.2024 - 06:28

Deux référendums amèneront les Genevois aux urnes le 22 septembre, en plus des deux votations fédérales. L'un vise à maintenir à quatre ans la durée de la formation des enseignants de l'école primaire, tandis que l'autre s'attaque à une baisse de l'imposition des entrepreneurs.

Votée par la majorité de droite au Grand Conseil, la modification de la loi sur l'instruction publique raccourcit à trois ans le cursus actuellement proposé par l'Institut universitaire de formation des enseignants (IUFE).
Votée par la majorité de droite au Grand Conseil, la modification de la loi sur l'instruction publique raccourcit à trois ans le cursus actuellement proposé par l'Institut universitaire de formation des enseignants (IUFE).
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Votée par la majorité de droite au Grand Conseil, la modification de la loi sur l'instruction publique raccourcit à trois ans le cursus actuellement proposé par l'Institut universitaire de formation des enseignants (IUFE). Objectif: former davantage d'étudiants à Genève et leur permettre d'entrer plus vite sur le marché du travail.

Genève veut ainsi s'aligner sur la durée de la formation professionnelle donnée dans les Hautes écoles pédagogiques (HEP) romandes. Chaque année, près de 70 étudiants genevois se forment dans un autre canton avant de revenir exercer leur métier au bout du lac. Exigé par l'Etat, le numérus clausus de l'IUFE à 100 étudiants dès la seconde année pourrait disparaître lors de la réorganisation du cursus.

Métier féminin

Pour la gauche et les syndicats d'enseignants, à l'origine du référendum, la formation universitaire actuelle offre un haut degré d'expertise, en phase avec la complexité des situations et des besoins dans un canton urbain. Selon eux, trois années ne permettront plus de former des généralistes capables d'enseigner quatorze matières dans les huit degrés du primaire.

Les référendaires dénoncent aussi des attaques contre un métier exercé à 80% par des femmes. Une formation initiale moins complète risque de réduire les possibilités de mobilité dans une carrière qui en offre peu mais aussi de se traduire par une baisse des salaires. Des critiques partagées par le MCG ainsi que Le Centre, qui appelle finalement à refuser cette réforme.

Soutenir l'économie

La baisse de la fiscalité pour les patrons qui détiennent au moins 10% de leur entreprise, qui travaillent et résident dans le canton a, elle aussi, fait l'objet d'un référendum. Elle a été attaquée par Solidarités et le Parti du travail, membres de la coalition Ensemble à Gauche, avec le soutien du Syndicat interprofessionnel de travailleurs (SIT).

Cette modification de la loi sur l'imposition des personnes physiques vise à soutenir l'économie locale en réduisant la charge fiscale des entrepreneurs. Elle instaure une réduction de 80% de l'impôt sur la fortune pour les titres non cotés en bourse valant jusqu'à 10 millions de francs et de 40% au-delà de ce montant. Environ 4300 entrepreneurs sont concernés pour un total de 30 millions.

Pour les référendaires et la gauche, qui déplorent la perte de recettes fiscales, cette réforme ne profitera pas à la majorité des propriétaires des petites et moyennes entreprises qui bénéficieront d'une réduction de 129 francs en moyenne. Elle favorisera surtout 23 contribuables dont la valeur de la société dépasse les 30 millions et qui verront leurs impôts baisser de 500'000 francs en moyenne.

Pléthore de référendums

Ces deux référendums sont les cinquième et sixième sur lesquels les Genevois sont appelés à se prononcer depuis le début de la nouvelle législature, au printemps 2023. Minoritaire, la gauche a déjà lancé huit référendums et a remporté les quatre premiers dans les urnes. En un an, le souverain a aussi voté sur trois modifications de la Constitution, qui sont, elles, soumises au référendum obligatoire.

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