Avis de sociologue«La désinformation n'est pas assez combattue en Suisse»
ats
30.1.2023 - 04:52
Les effets de la désinformation ne sont pas assez pris au sérieux par les autorités suisses, estime le sociologue valaisan Laurent Cordonier. «Certaines grandes figures de la désinformation médicale sur le Covid-19 du monde francophone sont des Suisses», relève-t-il.
Keystone-SDA, ats
30.01.2023, 04:52
30.01.2023, 06:42
ATS
Même si les sites partageant de fausses informations sont beaucoup moins consultés par les internautes, «une exposition massive à de la désinformation n'est pas nécessaire pour avoir des effets négatifs», avertit le spécialiste dans un entretien diffusé lundi par Le Nouvelliste.
S'opposant à la censure, il préconise de se doter d'outils réglementaires, pour exiger certaines mesures de la part des réseaux sociaux. Selon lui, il est par exemple possible d'agir sur les algorithmes qui mettent en avant artificiellement les contenus très clivants et qui captent ainsi l'attention.
Il faut en outre poser des frontières très claires sur ce qui peut être dit sur un réseau social, poursuit-il. «Avec la commission Bronner [qui a remis un rapport à la présidence française, ndlr], nous avons proposé que la loi du pays en matière de liberté d'expression s'applique sur les réseaux sociaux de la même manière qu'elle s'applique sur un autre support médiatique. Ni plus ni moins».
Le président français Emmanuel Macron a mis en place une commission pour mieux appréhender les effets de la désinformation sur la population via les réseaux sociaux en particulier, à laquelle a participé le sociologue valaisan. Dans ses recherches, celui qui vit désormais à Paris s'intéresse notamment à un petit village du sud de la France qui a largement basculé dans le complotisme.