Lausanne Greta Thunberg: «Personne ne me manipule»

pab

6.8.2019

La militante écologistes suédoise Greta Thunberg le 23 juillet 2019 à Paris
La militante écologistes suédoise Greta Thunberg le 23 juillet 2019 à Paris
AFP / archives

Interrogée lundi par la RTS à l'occasion du sommet «Fridays for future» à Lausanne, Greta Thunberg a répliqué à ses détracteurs. Elle a assuré également ne rien attendre d'une rencontre avec Donald Trump.

Dans la longue interview avec le journaliste vedette de la RTS Darius Rochebin la militante pour le climat a abordé plusieurs thématiques: son combat, ses espoirs et son autisme.

A ceux qui l'estiment manipulée en raison de son jeune âge, Greta Thunberg a répondu: «C'est simplement drôle, parce que quelqu'un de 16 ans est presque un adulte. (…) D'une certaine façon c'est triste de voir ces personnes qui, alors que je montre le feu en disant qu'il faut agir, me regardent moi et non pas le feu.»

A la veille de son voyage aux Etats-Unis, Greta Thunberg a affirmé ne rien attendre d'une rencontre avec Donald Trump: «Je ne pense pas que je lui parlerai directement. Je n'ai pas grand-chose à lui dire s'il n'écoute pas les experts et les personnes éduquées. J'essaierai plutôt d'influencer la population pour qu'elle exerce plus de pression.»

Pas d'idéologies derrière le mouvement?

La Suédoise a aussi affirmé que la droite peut marcher avec son mouvement aussi bien que la gauche ou les partis verts: «Je ne fais que communiquer et agir en fonction des meilleures informations scientifiques et je ne vois pas pourquoi ça doit se rapporter à des idéologies.»

La jeune estime que l'économie libérale peut contribuer au changement favorable du climat. Questionnée sur le rôle de la finance et des entreprises, elle affirme: «Bien sûr qu'ils le peuvent, ils devraient le faire parce qu'ils ont une énorme responsabilité. Bien sûr, il faut de l'argent pour agir. Il y a beaucoup d'argent en circulation, donc oui.»

Un prix Nobel?

Greta Thunberg pense que le sommet de Lausanne peut marquer l'extension du mouvement «Fridays for future». Elle a souligné le grand nombre de pays représentés et le fait que le mouvement s'étend sur tous les continents: «J'espère que ce n'est qu'un début. Et je pense que (…) cela signifie beaucoup d'avoir toutes ces personnes de tant de pays différents et de pouvoir travailler ensemble.»

Questionnée sur la perspective de recevoir le Prix Nobel, Greta Thunberg a précisé «ne pas mener ses actions dans l'attente d'un prix», mais elle a estimé que «le Prix Nobel serait une reconnaissance pour le mouvement». La Suédoise est en effet citée parmi les lauréates possibles pour la grève pour le climat qu'elle a initiée et développée dans le monde entier.

Sa maladie

La jeune femme a évoqué aussi le parcours intellectuel qui l'a amenée à son combat pour le climat. La dépression qu'elle a traversée à 11 ans a joué un rôle important, a-t-elle affirmé, de même que l'autisme qui l'a aidée à penser en dehors des sentiers battus.

Parfois présenté comme une forme de nouveau puritanisme, le mouvement pour le climat est «joyeux», a conclut Greta Thunberg: «Même si la situation est difficile, nous sommes des adolescents comme les autres, sauf que nous nous engageons pour cette cause, il faut que ce soit dans la joie!»

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