Succession Sommaruga Eva Herzog, une travailleuse énergique et sûre dans ses dossiers

me, ats

26.11.2022 - 15:56

Eva Herzog a été pendant quinze ans la figure marquante du gouvernement de Bâle-Ville. A la tête des finances, elle a permis à la ville-canton d'accumuler de confortables excédents et de se désendetter tout en réduisant les impôts. Son travail lui vaut le respect à gauche comme à droite.

La carrière politique d'Eva Herzog a été ponctuée de nombreux succès électoraux.
La carrière politique d'Eva Herzog a été ponctuée de nombreux succès électoraux.
KEYSTONE

La carrière politique d'Eva Herzog a été ponctuée de nombreux succès électoraux. Seule ombre au tableau, sa candidature n'a pas été retenue par le groupe socialiste lors de l'élection au Conseil fédéral pour la succession de Moritz Leuenberger en 2010. C'est Simonetta Sommaruga qui avait été élue.

De 1999 à 2003, Eva Herzog a siégé à l'assemblée constituante de Bâle-Ville où elle a présidé la commission des finances. Elue au Grand Conseil en 2001, elle a présidé le groupe parlementaire socialiste en 2004-2005. Elle a été élue au gouvernement de Bâle-Ville en 2005 avec Guy Morin (Verts), faisant ainsi tomber la majorité bourgeoise à l'exécutif.

Réélections brillantes

A l'exécutif, elle s'est retrouvée à la tête du département des finances. Les bourgeois ne lui faisaient pas vraiment confiance au début, mais Eva Herzog a rapidement fait taire ses détracteurs. En 2008, 2012 et 2016, elle a été réélue brillamment en terminant à chaque fois en tête, avec une avance plus grande à chaque élection.

Elle doit ces succès électoraux à sa politique financière qui a permis au canton d'accumuler d'importants excédents. Le canton a ainsi pu réduire sa dette et de diminuer les impôts.

En 2019, elle a été élue au Conseil des Etats, où elle a succédé à une autre socialiste, Anita Fetz, en obtenant trois fois plus de voix que sa concurrente bourgeoise, l'actuelle conseillère nationale Patricia von Falkenstein (parti libéral).

Vie privée taboue

Eva Herzog a grandi à Pratteln (BL). Sa vie privée est taboue. On sait qu'elle a deux fils et qu'elle vit avec un ancien journaliste de la Basler Zeitung et de la radio alémanique SRF. Elle habite à Bâle.

Historienne – sa thèse de doctorat porte sur l'histoire de la gymnastique féminine à Bâle-Campagne – elle a été membre de la direction du centre culturel Kaserne. Elle a aussi travaillé pour le bureau d'architectes Herzog & de Meuron et comme assistante de recherche à l'Université de Bâle.

«L'alpha et l'omega» du gouvernement

Au gouvernement de Bâle-Ville, Eva Herzog s'est forgé une réputation pour sa capacité de travail et son assurance sur les dossiers dont elle avait la responsabilité. On loue aussi sa force de persuasion. Beaucoup disent qu'elle était «l'alpha et l'omega» du gouvernement pourtant en majorité masculin.

Ses adversaires politiques l'admirent, mais sa manière de faire de la politique l'a parfois fait passer pour une personne émotionnelle et acharnée. Il lui est arrivé de réagir brutalement aux critiques.

Elle entretient des relations parfois tendues avec les médias. Selon elle, ses réactions brutales s'expliquent par son engagement et son tempérament. «Avec moi, on sait toujours à quoi s'en tenir», avait-elle déclaré.

Eva Herzog ne suit pas toujours la ligne de son parti. En 2016, elle s'est battue en première ligne avec le conseiller fédéral Ueli Maurer pour la troisième réforme de l'imposition des entreprises alors que le PS avait lancé le référendum contre ce projet. La réforme a été refusée par le peuple, mais sa position pendant la campagne n'a pas entamé sa popularité au sein du PS bâlois et dans la population.

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