WEF 2020 Climat plutôt qu'Iran au centre du WEF

ATS

14.1.2020 - 22:40

Le fondateur du Forum économique mondial (WEF) Klaus Schwab veut utiliser la 50e édition du WEF pour rapprocher tous les acteurs de la société face aux problèmes des prochaines décennies alors que la rencontre sera boycottée par le gouvernement iranien.
Le fondateur du Forum économique mondial (WEF) Klaus Schwab veut utiliser la 50e édition du WEF pour rapprocher tous les acteurs de la société face aux problèmes des prochaines décennies alors que la rencontre sera boycottée par le gouvernement iranien.
Source: KEYSTONE/VF

La crise irano-américaine ne sera pas au centre de la 50e réunion du WEF dès lundi à Davos (GR), boudée par Téhéran. Face à l'«urgence» du climat, le fondateur Klaus Schwab veut oeuvrer pour les prochaines décennies. La Suisse sera représentée en force.

«Le monde est en état d'urgence. La fenêtre pour agir est petite», a expliqué M. Schwab devant la presse à Cologny (GE). Le fondateur du Forum économique mondial (WEF) veut que la population puisse dire dans 50 ans qu'elle a pu compter sur la société actuelle.

Or, les problèmes environnementaux et de la responsabilité sociale des différents acteurs sont «complexes». «Ni un gouvernement, ni une entreprise, ni la société civile ne peuvent résoudre» les problèmes qui vont se poser.

Face à ce diagnostic, le WEF veut lancer plusieurs plateformes collaboratives, le thème de cette 50e édition qui reflète aussi le nouveau manifeste de l'organisation dévoilée il y a quelques semaines. Celui-ci appelle notamment les entreprises à payer des impôts et des salaires adaptés mais aussi à honorer les droits de l'homme.

Les défis climatiques, notamment les incendies en Australie, inquiète le WEF. Parmi les personnalités très attendues sur cette question, la jeune activiste suédoise Greta Thunberg participera pour la seconde année consécutive, après son arrivée dès vendredi à Lausanne.

Participation annulée pour Zarif

Contribution à des centaines de milliards de nouveaux arbres dans les dix prochaines et remboursement de 50% des frais de transport de ceux viendront en train à Davos, le WEF veut faire sa part. De quoi garantir, selon un porte-parole, l'une des rencontres internationales les plus durables jamais organisées.

Alors même que la venue de Donald Trump, qui avait déjà été dévoilée par la Maison Blanche, devrait s'accompagner comme en 2018 d'un important dispositif de sécurité et d'une délégation considérable. A ses côtés, plusieurs hauts responsables économiques de son administration mais aussi ses fille et gendre Ivanka et Jared Kushner. Mais pas le chef de la diplomatie Mike Pompeo.

Annoncé dans une liste préliminaire, son homologue iranien Mohammad Javad Zarif a lui finalement renoncé à venir dans la station grisonne après la crise provoquée par l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani et le crash de l'avion ukrainien abattu par erreur par Téhéran. «Nous devons comprendre cette annulation dans le contexte de l'incertitude dans la région», se contente de dire le président du WEF Borge Brende.

Il revendique toutefois la présence de plusieurs dirigeants d'autres pays de la zone, notamment le président irakien et celui du Kurdistan irakien. Egalement partie prenante des tensions avec Téhéran après le crash de l'avion ukrainien qui a fait 176 victimes, Kiev va dépêcher le président Volodymyr Zelensky.

Merkel, Sanchez et von der Leyen

De quoi rappeler à M. Trump, qui honorera Davos de sa première visite à l'étranger depuis sa mise en accusation par le Chambre des représentants, son affrontement avec les démocrates aux Etats-Unis. Il est reproché au président américain d'avoir, lors d'un appel avec son homologue ukrainien, conditionné à Kiev à une enquête ukrainienne sur un de ses rivaux potentiels à la présidentielle de 2020, l'ancien vice-président démocrate Joe Biden.

Parmi les plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement prévus cette année, la chancelière allemande Angela Merkel ou le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, fraîchement reconduit, seront notamment de la partie. Comme annoncé par le Premier ministre Boris Johnson après son récent succès électoral, la Grande-Bretagne n'enverra pas de délégation massive au WEF. Seul le ministre des Finances participera alors que le Brexit doit entrer en vigueur fin janvier.

De quoi laisser le terrain libre à la Suisse pour tenter de rétablir un dialogue à haut niveau avec l'UE à quelques mois du vote sur l'initiative sur la libre circulation. L’ensemble du Conseil fédéral se déplacera, a précisé une porte-parole du WEF. Côté européen, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et celui du Conseil Charles Michel seront notamment présents.

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