Ignazio Cassis«Nous sommes encerclés par un 'anneau de feu' tout autour du continent européen»
ats
30.12.2024 - 06:03
La situation internationale n'est pas assez prise en considération en Suisse, estime le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis. «Nous nous sommes habitués depuis des décennies à notre prospérité et à notre sécurité; elles relèvent presque du droit divin».
Keystone-SDA, ats
30.12.2024, 06:03
30.12.2024, 06:24
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Or, le monde ne va pas bien, déclare M. Cassis dans un entretien diffusé lundi par les journaux du groupe de presse Tamedia. «La santé économique de l'Union européenne se détériore. La stratégie en géopolitique est de retour avec vigueur [...] Le commerce mondial [...] recule. Nous entrons à nouveau dans une logique 'America first, Europe first, Switzerland first'».
Il constate que les grandes puissances affirment sans complexe leurs prétentions au pouvoir, «si nécessaire par la force». «Un nouvel ordre mondial est en train de naître, mais nous ne savons pas à quoi il ressemblera».
Pour l'instant, la Suisse s'en sort «relativement bien», note le conseiller fédéral tessinois. «Mais je vois aussi des symptômes arriver chez nous», ajoute-t-il, citant le débat sur le budget et la polarisation des opinions.
Accord avec l'UE
Dans ce contexte, poursuit le ministre PLR, il est nécessaire pour la Suisse d'avoir «une relation stable, prévisible et sereine avec ses voisins». Et, selon lui, le nouveau paquet d'accords avec l'Union européenne (UE), approuvé par le Conseil fédéral le 20 décembre, apportera cette stabilité.
«Nous sommes aujourd'hui encerclés par un 'anneau de feu' tout autour du continent européen», avec les guerres en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient, des troubles dans le Caucase et des flux migratoires qui provoquent de l'instabilité et des putschs, remarque le conseiller fédéral. «La Suisse est située au centre d'un continent en crise. Nous faisons partie de la 'communauté de destin' européenne».
Malgré ce sombre tableau, le PLR tessinois estime qu'un cessez-le-feu pourrait être possible en 2025 en Ukraine, «car les conditions pourraient être réunies». «Une trêve ne serait qu'un début», précise-t-il. «La question difficile reste de savoir comment elle pourrait déboucher sur un accord de paix».