Iran-Suisse Cassis: «discussion fructueuse» avec l'Iran

ATS

7.9.2020 - 22:15

Lors d'une visite officielle en Iran, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a rencontré le président iranien Hassan Rohani.
Lors d'une visite officielle en Iran, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a rencontré le président iranien Hassan Rohani.
Source: KEYSTONE/EPA/PRESIDENT OFFICE HANDOUT

Le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis a déclaré lundi avoir eu une «discussion fructueuse» à Téhéran avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. Au menu, des questions relatives à la «paix» et aux «droits humains», notamment.

M. Zarif s'est félicité pour sa part dans un message sur Twitter des «discussions excellentes» qu'il dit avoir eues avec son hôte sur «des questions bilatérales, régionales et planétaires». M. Cassis a également été reçu lundi par le président Hassan Rohani.

Dans un communiqué diffusé en soirée, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) précise que les discussions ont principalement porté sur le mandat de puissance protectrice de la Suisse et de la stabilité dans la région. La coopération dans les domaines de l'économie, des sciences et des droits de l'homme a également été abordée.

La Suisse veut poursuivre son engagement

Ignazio Cassis a souligné la volonté de la Suisse de poursuivre son engagement en faveur d'un dialogue constructif entre les états de la région. Il a également appelé l'Iran à respecter l'accord sur le nucléaire.

Le ministre des affaires étrangères a par ailleurs discuté avec MM. Rohani et Zarif des progrès réalisés dans la mise en oeuvre de la feuille de route bilatérale convenue en 2016. Il a rappelé la relation de confiance et de longue date qui lie la Suisse et l'Iran.

«Paix, développement économique et droits humains – discussion fructueuse avec mon homologue (Mohammad Javad) Zarif», a écrit Ignazio Cassis sur Twitter. Sur la télévision alémanique SRF, il a affirmé avoir remis une liste de violations des droits humains à ses interlocuteurs.

Rapport accablant d'Amnesty

Le 2 septembre, l'organisation de défense des droits humains Amnesty International a publié un rapport sur l'Iran. Elle y dénonce ce qu'elle présente comme un recours généralisé à la torture et à des mauvais traitements pour obtenir des aveux et des condamnations de personnes arrêtées au cours de la répression ayant suivi trois jours de troubles survenus dans une centaine de villes en novembre 2019, après l'annonce d'une hausse surprise du prix de l'essence.

Ignazio Cassis a achevé lundi une visite de trois jours en Iran, alors que la Suisse représente les intérêts américains à Téhéran depuis la rupture des relations diplomatiques entre la République islamique et les Etats-Unis en 1980.

La visite a été placée sous le signe de la célébration du centenaire de l'instauration de relations diplomatiques entre la Confédération helvétique et ce qui était alors connu internationalement comme la Perse.

Etats-Unis pas au menu

«Le voyage (de M. Cassis en Iran) ne concerne pas (les relations entre) l'Iran et les Etats-Unis», vis-à-vis desquels «notre politique (...) n'a pas changé», a précisé le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh.

Les tensions entre Washington et Téhéran sont exacerbées depuis que Donald Trump a dénoncé unilatéralement en mai 2018 l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015. Les deux pays sont apparus par deux fois au bord de l'affrontement direct depuis juin 2019.

«Canal humanitaire suisse»

M. Cassis s'est par ailleurs félicité de l'instauration du «canal humanitaire suisse permettant le transfert de produits alimentaires et de matériel médical à destination du peuple iranien».

Officialisé en janvier après un accord entre Berne et Washington, ce mécanisme n'a jusque-là permis que deux livraisons de ce type, réalisées par des entreprises suisses, et M. Khatibzadeh a dit espérer qu'il puisse monter en puissance.

Bien que théoriquement non visés par les sanctions unilatérales rétablies par Washington contre l'Iran après la dénonciation américaine de l'accord de Vienne, de tels échanges sont dans les faits pratiquement impossibles compte tenu de la réticence des banques à en assumer la responsabilité par peur de représailles aux Etats-Unis.

Disant apprécier «les efforts de la Suisse pour mitiger les sabotages américains», M. Zarif a néanmoins jugé sur Twitter que la «priorité» devait être donnée à un retour à un commerce normal pour l'Iran.

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