Coronavirus Alain Berset dans la «capitale du traçage»

ATS

30.4.2020 - 17:56

Alain Berset s'est déplacé jeudi à Zurich pour visiter un EMS et entendre l'appel à l'aide financière aux hôpitaux en pleine crise. Il a aussi salué le rôle important joué par le canton le plus peuplé de Suisse dans le traçage des contacts lié au coronavirus.

«Zurich joue un rôle central dans la stratégie qui vise à contenir la progression du virus», a déclaré le conseiller fédéral en conférence de presse. Ce traçage numérique ne remplacera pas les mesures de protection, mais il constitue la meilleure voie pour contrôler l'évolution de l'épidémie, a-t-il souligné.

Dès lundi prochain, une trentaine de collaborateurs du canton et de policiers seront à pied d'oeuvre pour gérer ce traçage rendu possible par une app pour smartphones. Un call center s'ajoutera peut-être à ce dispositif, a précisé la ministre zurichoise de la santé Natalie Rickli (UDC).

Aide aux hôpitaux exigée

La conseillère d'Etat s'est en outre faite la porte-parole des hôpitaux. Elle a critiqué le fait que le Conseil fédéral reste pour l'instant sourd aux appels à l'aide face aux pertes financières des hôpitaux, liées à l'interdiction de traiter des cas non-urgents entre la mi-mars et la fin avril.

Elle a aussi déploré que les caisses maladie ne remboursent que les tests des personnes présentant des symptômes importants. Les cantons doivent actuellement financer les tests pour les cas légers. Alain Berset a reconnu que ces sujets «nécessitent encore des discussions».

Zoos et crédits aux entreprises

Ministre zurichoise de l'économie, Carmen Walker-Späh (PLR) a, elle, rappelé le rôle de moteur économique du canton de Zurich pour le reste du pays, hub aéroportuaire compris. A ce titre, elle a critiqué le fait que les crédits accordés aux entreprises par la Confédération ne se poursuivent pas au-delà de la mi-juin.

Elle a aussi regretté que les mesures de protection aient défavorisé les marchés face aux supermarchés. Sur ce point et sur la non-réouverture des zoos, Alain Berset a répliqué que ces lieux pouvaient entraîner des regroupements de personnes ne permettant pas de respecter la distance sociale. Il a toutefois reconnu que ces décisions «difficiles à prendre» pouvaient paraître arbitraires: «Ce n'est pas une science exacte».

Restaurants et enfants malades

Face aux médias, le chef du département de l'intérieur a aussi défendu la décision de rouvrir les restaurants. «Il est plus facile de respecter les distances en étant assis.» Présent lui aussi à Zurich, le chef de crise du coronavirus à l'OFSP Daniel Koch a renchéri: le virus ne se transmet pas à travers la climatisation ou l'air ambiant, mais uniquement à travers les gouttelettes projetées par les personnes infectées.

Daniel Koch a aussi tenu à rassurer les parents d'élèves concernant une nouvelle étude allemande, selon laquelle les enfants souffrant de maladies contractent plus facilement le coronavirus. Cela ne change rien au fait que les enfants sont très rarement infectés et ne transmettent guère le virus.

«C'est la nature qui décide»

Sur le principe même des réouvertures progressives, le ministre de la santé a souligné: «Ca ne fonctionnera que si nous prenons tous les mesures de distance et d'hygiène très au sérieux». Rappelant qu'un monitoring analysera en mai les effets des réouvertures, il en a aussi appelé à la responsabilité des commerces, des restaurants et des musées.

Concernant le rythme des réouvertures, «nous ne décidons pas du tempo, c'est la nature qui en décide – et nous ne sommes pas plus forts que la nature», a insisté Alain Berset. Et d'ajouter: «Nous devons réapprendre à vivre dans des temps incertains.»

Rencontre avec une personne âgée

Quelques heures plus tôt, le conseiller fédéral a visité un EMS en ville de Zurich. Il s'y est notamment entretenu avec une pensionnaire de 92 ans, en s'installant dans une cabane extérieure séparée du bâtiment par une vitre. La discussion s'est déroulée par téléphone portable.

Ce type d'installations est en train de se généraliser à Zurich. Le canton a même décidé de l'autoriser dans toutes les communes. Dans certains cas, visiteur et pensionnaire pourront se trouver dans une même pièce prévue à cet effet, à une distance d'au moins deux mètres et munis d'un masque. Les visites restent en revanche interdites en chambre ou dans les autres espaces des EMS.

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