500% d'augmentation !A Genève, l'impôt automobile provoque stupéfaction et colère
mf, ats
19.11.2024 - 13:50
A Genève, des propriétaires de vieux véhicules ont eu un choc en recevant récemment le montant de leur impôt automobile 2025. Pour certains, la facture augmente de 500%.
mf, ats
19.11.2024, 13:50
19.11.2024, 14:37
ATS
L'information a été révélée par Léman Bleu et la Tribune de Genève. Au TCS Genève, on indique, mardi, recevoir de nombreux coups de fil de personnes inquiètes. Financièrement parlant, pour une partie de la population, il est difficile d'encaisser un pareil coup de massue, intervenant, de surcroît, en fin d'année.
Les appels téléphoniques proviennent essentiellement de personnes de la classe moyenne inférieure ou de retraités, qui ont des voitures de plus de 15 ans d'âge, précise Yves Gerber, le directeur de la section genevoise du TCS.
A l'origine de ces hausses spectaculaires se trouve une loi cantonale acceptée en mars dernier en votation. Intitulé «Pour une imposition écoresponsable et équitable des véhicules motorisés», le texte était un contre-projet à une initiative UDC qui demandait une réduction de moitié de l'impôt sur les véhicules.
Emissions de CO2
Les nouvelles règles en vigueur soumettent les véhicules électriques ou à hydrogène à une taxation basée sur le poids à vide. Les véhicules thermiques, eux, sont imposés en fonction de leurs émissions de CO2. Une mesure qui, au final, pénalise fortement certains détenteurs de voitures anciennes, peu importe la cylindrée.
Par exemple, pour une VW Polo à essence, datant de 2001, la taxation bondit et passe de 210 francs à 750 francs. Ce montant est composé de l'impôt annuel de 120 francs et d'une surtaxe sur les émissions de CO2 qui s'élève, elle, à 630 francs. Le bordereau précise que le total est payable au 31 décembre, au plus tard.
Pour le propriétaire d'un monospace familial à essence Citroën Evasion de 1998, émettant 252 grammes de CO2 au kilomètre, la facture est encore plus salée. Son impôt auto est passé de 297 francs à 2100 francs, note M. Gerber. Selon lui, les propriétaires de camping-cars font aussi face à des augmentations massives.
Interrogé par la Tribune de Genève, Lucien Willemin, l'auteur du livre «Halte au gaspillage automobile», qualifie cette nouvelle loi genevoise de «catastrophe environnementale», car elle pousse au gaspillage automobile. Il rappelle qu'une voiture, avec ses 180'000 composants, est un objet très polluant à fabriquer.
Il serait plus sage, selon M. Willemin, «de prendre soin de nos véhicules et de les faire durer». Le conférencier rappelle que la fabrication d'un véhicule «n'est pas propre du tout». Elle nécessite l'envoi de substances toxiques dans l'air, l'eau et les sols. «Or cette pollution chimique n'est pas compensable à l'utilisation».
Réactions politiques
Plusieurs partis politiques ont réagi à ces augmentations brutales de la taxation automobile. Le mouvement Libertés et Justice sociale (LJS) milite, par exemple, pour l'introduction d'un plafond fiscal sur l'impôt des véhicules motorisés. Le MCG, de son côté, propose carrément un moratoire sur les hausses de l'impôt auto 2025.
L'UDC, qui dénonce «une hausse insensée», va, pour sa part, redéposer son projet de loi qui vise à réduire de moitié «cet impôt injuste». Le parti en demandera l'ajout à l'ordre du jour de la séance de jeudi du Grand Conseil genevois, ainsi que l'urgence et la discussion immédiate.