Journée des célibataires le 11 novembre La «gamophobie» ou la peur de s'engager dans la vie de couple

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10.11.2024 - 17:26

(ETX Daily Up) – Tous les ans, le 11 novembre est dédié aux célibataires. Car, de nos jours, l’engagement amoureux ne va pas de soi. De plus en plus de personnes sont partagées entre l’envie de rencontrer l’âme peur et la crainte de se mettre en couple avec l’élu(e) de leur cœur. Une peur connue sous le nom de «gamophobie».

La gamophobie désigne la peur intense du mariage et de l’engagement.
La gamophobie désigne la peur intense du mariage et de l’engagement.
Tatjana Efimkina / Shutterstock

ETX Studio

S'engager représente un grand pas dans les relations amoureuses. Si certains souhaitent se marier et fonder une famille, d'autres sont effrayés par l'idée d'être liés à vie avec la même personne. C'est ce qu'on appelle la gamophobie. Concrètement, ce terme désigne la peur intense du mariage et de l’engagement. La gamophobie se traduit par une forte anxiété et un désir irrésistible de fuir la relation de couple. Comme pour d'autres phobies, ces symptômes peuvent durer longtemps, parfois de six mois à plusieurs années.

D’après Caroline Kruse, conseillère conjugale et familiale, interrogée par le site Doctissimo, les individus ont souvent peur de perdre leur indépendance. «On a peur de perdre l’autonomie conquise depuis qu’on a quitté ses parents. Parfois, cela traduit aussi la peur de ne pas être à la hauteur de la demande de l’autre», analyse la thérapeute. Elle explique aussi que grandir avec des parents qui se disputaient sans offrir un modèle de couple solide peut rendre difficile la confiance en l'engagement à l'âge adulte.

Des rituels pour vaincre la peur de l'engagement

Selon le psychologue Mark Travers, les relations amoureuses passées contribuent aussi à la gamophobie. «Ceux qui ont souffert de relations abusives peuvent développer une profonde peur de l’engagement comme mécanisme de défense pour éviter les troubles émotionnels», explique-t-il au magazine Psychology Today. Pour le spécialiste, la gamophobie viendrait alors agir comme un bouclier, protégeant les individus des potentielles douleurs émotionnelles liées à l’engagement. Dans certains cas, il peut aussi s’agir d’éventuels problèmes relationnels sous-jacents. Parmi eux, des troubles de l’attachement, la peur de l’intimité, ou encore une faible estime de soi, qui peuvent également favoriser la gamophobie. Et cette phobie n'est pas sans conséquences. Elle peut occasionner un repli sur soi, et affecter par la suite votre relation. Une incompréhension s'installe au sein du couple, aboutissant à un conflit, voire à une rupture.

Pour remédier à cette phobie, le psychologue recommande d’instaurer des rituels et des cérémonies symbolisant l’engagement au sein du couple. En citant une étude parue en 2020 dans le Journal of Social and Personal Relationships, Mark Travers affirme que «les rituels peuvent changer la perception que les couples ont de leur partenaire, en leur offrant la possibilité de le voir sous un jour nouveau». Ces rituels peuvent prendre la forme de petites habitudes quotidiennes ou de véritables cérémonies, symbolisant des expériences partagées. «Par exemple, si vous avez tous deux un lien particulier avec les poiriers depuis votre enfance, la plantation d'un poirier dans votre jardin pourrait marquer votre engagement à entretenir votre lien tout comme vous le feriez avec l'arbre», suggère M. Travers.

Envisager une autre vision du couple est également une solution. Le psychologue suggère de trouver des modes de vie en accord avec les valeurs du partenaire, comme le mariage séparé (les partenaires vivent séparément même en étant mariés). Il existe aussi la relation de compagnonnage, qui privilégie l'intimité émotionnelle plutôt que les rapports sexuels. Ainsi, les personnes gamophobes ne seraient plus soumises aux attentes romantiques traditionnelles.