Au moment de dépasser symboliquement le point Némo, Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance), en tête du Vendée Globe, a vu son premier poursuivant Yoann Richomme (Paprec Arkéa) se rapprocher vendredi au pointage de 07h00 (GMT+1).
A l'approche du point Némo, l'endroit du globe le plus isolé, à 2688 km de la première terre émergée et qui se trouve pour eux à babord, Richomme pointe à 21 milles nautiques de Dalin. Il a grappillé une trentaine de milles nautiques depuis jeudi soir et a réalisé la meilleure performance sur 24 heures, devant le leader.
A l'inverse, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) a été distancé et se retrouve à 97 milles nautiques de Dalin. Le troisième larron de ce qui était jusqu'à présent un sprint ultra-serré dans le Pacifique Sud, a mis le cap au nord-est et s'éloigne de la zone d'exclusion antarctique (ZEA) comparé aux deux navires qui le devancent.
La casse de son foil tribord il y a treize jours handicape forcément le skippeur de 34 ans, pour qui «la vie à bord est très dure» actuellement dans des conditions de mer difficiles.
Nicolas Lunven (Holcim - PRB), désormais 5e, a dépassé Jérémie Beyou (Charal) dans la nuit. Les deux navigateurs sont quasiment bord à bord.
C'est aussi le cas pour Sam Goodchild (Vulnerable), 9e, et Paul Meilhat (Biotherm), 10e. Yannick Bestaven (Maître Coq V), 7e, et Boris Herrmann (Malizia - Seaexplorer), 8e, sont eux presque à la même distance du leader mais sur des routes très différentes.
Si un trio de navigatrices suit au classement, les écarts sont trompeurs. En onzième place, Justine Mettraux (Teamwork-TeamSnef) pointe en effet près de 1.000 mn devant Clarisse Crémer (L'Occitane en Provence), 12e, et Samantha Davies (Initiatives-Coeur), 13e.
Celle-ci constate déjà les effets que six semaines passées en mer, et surtout les conditions dantesques des derniers jours après avoir manqué une dépression, ont eu sur son corps.
«On ne peut plus trop se déplacer, on passe beaucoup de temps assis ou allongé parce qu'il n'y a pas trop le choix, et je sens que j'ai moins de muscles dans les jambes, forcément», a expliqué auprès de l'organisation la Britannique, qui avec Crémer a pris un cap nord-est très éloigné de la ZEA après avoir passé la Nouvelle-Zélande.
«C'est vraiment très différent par rapport à mes autres Vendée, il faudra presque que je fasse comme une rééducation physique au retour, ça va être difficile!», a expliqué Samantha Davies, qui avait fini 4e en 2009.
«J'ai des petits patchs d'électrostimulation à bord, je pense que je vais en faire sur le retour dans l'Atlantique, pour remuscler mes jambes», a indiqué la navigatrice de 50 ans.
Top 10 du Vendée Globe (pointage vendredi à 07h00)
- Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) à 8.869,12 milles nautiques de l'arrivée
- Yoann Richomme (Paprec Arkéa) à 21,94 milles du premier
- Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) à 97,35
- Thomas Ruyant (Vulnerable) à 830,76
- Nicolas Lunven (Holcim - PRB) à 954,88
- Jérémie Beyou (Charal) à 957,03
- Yannick Bestaven (Maître Coq V) à 1141.96
- Boris Herrmann (Malizia - Seaexplorer) à 1.148,27
- Sam Goodchild (Vulnerable) à 1.219,21
- Paul Meilhat (Biotherm) à 1.224,69