Enquête indépendante réclaméeAutochtones au Canada: le gouvernement et l'Eglise ont «planifié des décès d'enfants»
ATS
30.10.2024 - 07:17
Le Canada a «l'obligation légale» de mettre en place une commission d'enquête indépendante sur les décès et «disparitions forcées» d'enfants autochtones survenus dans des pensionnats religieux. Entre entre 1831 et 1996, 150'000 enfants autochtones y ont été scolarisés de force.
30.10.2024, 07:17
ATS
Le but était de les assimiler de force. Plusieurs milliers n'en sont jamais revenus, les conditions de vie dans ces établissements étant extrêmement mauvaises.
Les enfants y étaient sous-alimentés, victimes pour beaucoup de violences physiques ou sexuelles, ou encore soumis à des expérimentations médicales, selon un rapport gouvernemental.
Kimberly Murray, membre d'une communauté mohawk, a été mandatée par Ottawa après la découverte en 2021 des restes de 215 enfants enterrés dans la fosse commune d'un pensionnat pour Autochtones de l'ouest du pays.
Dans son rapport final mardi, elle liste 42 «obligations juridiques, morales et éthiques» devant être mises en place, dont la criminalisation du négationnisme vis-à-vis des violences survenues dans ces pensionnats.
Décès planifiés
Elle indique également que toute commission d'enquête devra être dotée d'un mandat de 20 ans et être dirigée par des Autochtones. Dans ses conclusions, Mme Murray souligne la responsabilité du gouvernement canadien et de l'Eglise catholique, assurant qu'ils «avaient planifié des décès et des enterrements d'enfants sur les lieux de leurs établissements».
En se basant sur des documents et photographies d'archives publiées dans un rapport précédent, elle rappelle que les enfants étaient «enterrés dans les cimetières des institutions, souvent dans des fosses communes non marquées, parfois creusées par les enfants» eux-mêmes.
Nombre de ces cimetières et lieux de sépulture ont depuis lors été négligés, abandonnés et laissés sans protection, ajoute-t-elle. Pour éviter de rendre des comptes, le gouvernement fédéral a adopté «une auto-amnistie générale», soutient Kimberly Murray.
«Ils se sont eux-mêmes protégés», décrit-elle, en prenant notamment en exemple la ratification par le pays de la convention sur le génocide de 1952. Lorsqu'il l'a fait, le Canada «a défini le terme de façon plus étroite que la convention» en excluant certains termes spécifiques, dit-elle.