Culture – GE Le référendum contre le projet de Cité de la Musique est lancé

ATS

27.10.2020 - 14:49

Selon les opposants à la Cité de la Musique, Genève dispose de suffisamment de salles avec le Grand Théâtre, le Victoria Hall et le Bâtiment des Forces Motrices (photo) (archives).
Selon les opposants à la Cité de la Musique, Genève dispose de suffisamment de salles avec le Grand Théâtre, le Victoria Hall et le Bâtiment des Forces Motrices (photo) (archives).
Source: KEYSTONE/PATRICK AVIOLAT

A Genève, une coalition hétéroclite emmenée par Sauvegarde Genève s'oppose à la réalisation de la Cité de la Musique. Elle a lancé mardi un référendum contre le nouveau plan localisé de quartier adopté par le Conseil municipal de la Ville de Genève. L'édifice, qui comprend une salle philharmonique de 1600 places, doit être construit sur un terrain jouxtant la place des Nations.

Le comité référendaire, dans lequel figurent notamment l'UDC et Ensemble à gauche, doit réunir 3200 signatures d'ici au 24 novembre. Selon le comité, un délai supplémentaire pourrait être accordé par les autorités en raison de la pandémie de Covid-19. Récolter des paraphes en pleine crise sanitaire est en effet une tâche passablement compliquée.

Les opposants à la Cité de la Musique dénoncent le caractère pharaonique de l'entreprise. Un parc va disparaître et avec lui 130 arbres et une demeure ancienne. «C'est un projet mégalo, un immense paquebot de béton qui n'a aucune raison d'être», a fait savoir devant les médias le président de Sauvegarde Genève Jean Hertzschuch.

Favoriser «le prestige»

La Cité de la Musique est aussi, aux yeux de ses adversaires, emblématique de la politique culturelle menée par la Ville de Genève et le canton depuis de nombreuses années. Il s'agit de toujours favoriser les mêmes, les artistes «d'en haut», au détriment de tout le reste, a déploré Julien Dumarcey, artiste lyrique indépendant.

Pour Raphaël Ortis, représentant des musiciens et artistes indépendants de Genève, la Cité de la Musique ne va profiter qu'à deux institutions, l'Orchestre de la Suisse romande et la Haute école de musique, alors que Genève compte environ 160 autres institutions musicales.

Même le fait que la construction soit financée pour l'essentiel par des fonds privés, dont la Fondation Wilsdorf (Rolex), constitue une tare pour le comité référendaire. L'argent mis pour un projet privé «d'une musique» pourrait être utilisé à d'autres fins ou servir à aider des structures musicales existantes, a noté M. Hertzschuch.

Enfin, les frais de fonctionnement de cette Cité de la Musique seront vraisemblablement à la charge des contribuables. «On parle d'au moins 13 à 14 millions de francs par année, alors que le canton de Genève et la Ville affichent déjà des dettes colossales», a souligné le président de Sauvegarde Genève.

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