Indissociable de l'élection «Y.M.C.A.», l'ancien hymne gay récupéré par Donald Trump

ats

20.1.2025 - 14:24

Hymne gay dès sa sortie en 1978, le tube disco «Y.M.C.A.» est désormais indissociable de l'élection de Donald Trump, qui l'a récupéré avec l'aval des Village People, reniant sa signification originelle.

Donald Trump et la gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem, dansent sur la chanson «Y.M.C.A.» lors d'une campagne au Greater Philadelphia Expo Center & Fairgrounds, le 14 octobre 2024, à Oaks, en Pennsylvanie.
Donald Trump et la gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem, dansent sur la chanson «Y.M.C.A.» lors d'une campagne au Greater Philadelphia Expo Center & Fairgrounds, le 14 octobre 2024, à Oaks, en Pennsylvanie.
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Double dose de bras en l'air: au meeting géant dimanche, puis lors d'un gala lundi en marge de l'investiture du nouveau président des Etats-Unis, la célèbre chanson disco est associée à la victoire du candidat républicain.

Les images de sa chorégraphie sur cette musique pendant sa campagne sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Dimanche soir, le futur 47e président des Etats-Unis a de nouveau esquissé quelques pas de danse sur scène, entouré du groupe de disco américain star des années 1970.

La chanson, composée par le leader Victor Willis ainsi que Jacques Morali et le producteur Henri Belolo, tous deux Français, incarnait pourtant à l'origine un hymne de la communauté homosexuelle masculine, avec des codes gays – jusqu'aux costumes stéréotypés – et un refrain évocateur dont personne n'était dupe: «C'est amusant de séjourner au Y.M.C.A./Ils ont tout pour que les jeunes hommes s'amusent/Tu peux passer du temps avec tous les garçons».

Démenti

Loin des positions conservatrices du futur locataire de la Maison-Blanche, qui inquiète la communauté LGBT+.

«Y.M.C.A.» (pour «Young Men's Christian Association», une association de jeunesse chrétienne) n'est pas un hymne gay, a réitéré depuis son parolier Victor Willis: il a annoncé en décembre qu'il comptait poursuivre tous ceux qui prêteraient cette signification à la chanson.

«Laissons une chance au président Trump, indépendamment de ce que vous avez pu penser de lui dans le passé. Voyons ce qu'il va faire à l'avenir et, s'il prend des mesures pour restreindre les droits des LGBTQ, les Village People seront les premiers à s'exprimer», a-t-il écrit vendredi sur Facebook.

Le tube avait déjà été utilisé lors des meetings républicains en 2020, ce que son co-auteur – traditionnellement déguisé en policier – n'avait pas apprécié. Après son revirement et sa réponse favorable à l'invitation de Donald Trump de participer à son investiture, les critiques ont plu.

«Pas un groupe politique»

«Village People se produira aussi bien pour les démocrates que pour les républicains. Nous ne sommes pas un groupe politique. Nous ne l'avons jamais été et nous ne le serons jamais, même si certains d'entre vous essaient de nous faire passer pour tels», a rétorqué Willis dimanche sur Facebook.

En attendant, «Y.M.C.A.» a bénéficié de ce coup de projecteur: plus de quarante ans après sa sortie, il a atteint le haut des classements, devenant à nouveau un succès commercial.