Vance vs Walz Voici les fausses affirmations entendues lors du débat 

Voici les principales affirmations fausses, trompeuses, ou non étayées sur les grands thèmes du débat entre le républicain J.D. Vance et le démocrate Tim Walz.

Vance/Walz, le duel: ferme, mais courtois

L'avortement, l'économie et le Moyen-Orient ont dominé la confrontation.

02.10.2024

Moyen-Orient

Quelques heures après que l'Iran eut lancé 200 missiles contre Israël, le sénateur J.D. Vance et le gouverneur Tim Walz ont été interrogés sur leur soutien éventuel à une frappe israélienne sur l'Iran.

Le républicain a déclaré: «l'Iran, qui a lancé cette attaque, a reçu plus de 100 milliards de dollars en actifs débloqués grâce à l'administration de Kamala Harris».

Cette affirmation est fausse

Dans le cadre d'un accord global conclu en 2015 sous Barack Obama et mis en place l'année suivante pour limiter le développement du programme nucléaire iranien, 100 milliards de dollars de recettes de ventes de pétrole iranien auparavant gelés par des sanctions ont été débloqués. Mais Kamala Harris, alors procureure générale de Californie, ne faisait pas partie de l'administration Obama.

Immigration

Répondant à une question sur le projet de Donald Trump d'expulsion de migrants, puis à une autre sur les coûts du logement, J.D. Vance a affirmé à deux reprises qu'il y avait «25 millions d'étrangers illégaux» aux Etats-Unis.

Et d'ajouter: «Nous voulons faire porter la responsabilité à Kamala Harris pour avoir laissé entrer (aux Etats-Unis) des millions d'étrangers illégaux dans ce pays, ce qui fait monter les prix, Tim. Vingt-cinq millions d'étrangers illégaux en concurrence avec les Américains pour de rares logements est l'un des facteurs les plus importants derrière le prix des maisons dans le pays».

Les chiffres avancés par le sénateur républicain ne sont pas étayés par les données disponibles.

Le ministère de la Sécurité intérieure a estimé dans un rapport d'avril qu'en janvier 2022, quelque 11 millions d'immigrants se trouvaient de manière non autorisée aux Etats-Unis.

Plusieurs organisations travaillant sur la question migratoire sont arrivées à des estimations similaires, dont le Migration Policy Institute, qui place ce chiffre à 11,3 millions à la mi-2022.

«Aucun (de ces chiffres) ne s'approche de celui de 20 à 25 millions de migrants non autorisés», a déclaré à l'AFP Michelle Mittelstadt, directrice de la communication de Migration Policy Institute.

Santé

Abordant la question de l'assurance-santé, J.D. Vance a déclaré que Donald Trump avait «sauvé» l'Affordable Care Act, plus connu sous le nom d'Obamacare, une loi qui a permis à des dizaines de millions d'Américains d'être assurés en matière de santé. Pour le sénateur républicain, avant Donald Trump, le système «s'effondrait».

Cette affirmation est fausse

Le président républicain a tenté à plusieurs reprises d'abroger cette loi, et en 2020 il avait demandé à la Cour suprême de l'annuler, en vain.

Malgré de nombreuses promesses, l'administration Trump n'a jamais accouché d'une alternative à l'Obamacare. Pressé lors de son débat face à Kamala Harris en septembre pour préciser son programme sur la question, Donald Trump avait répondu: «j'ai une ébauche de plan».

Avortement

Tim Walz, qui en tant que gouverneur du Minnesota a promulgué une loi pour entériner le droit à l'avortement sans exception dans son Etat, a affirmé que Donald Trump «rendrait plus difficile, si ce n'est impossible, d'obtenir des contraceptifs».

C'est une affirmation trompeuse. Le programme de Donald Trump ne restreindrait pas les méthodes de contraception standard, telles que la pilule, mais appelle à éliminer le remboursement total de certains contraceptifs d'urgence par le plan d'assurance-santé Obamacare.

Faisant référence au «projet 2025», un document de près de 900 pages élaboré par le cercle de réflexion conservateur Heritage Foundation, Tim Walz a également affirmé de manière erronée qu'une nouvelle administration Trump créerait «un registre des grossesses».

Le «projet 2025», une feuille de route pour la refonte de l'Etat fédéral sous Donald Trump, appelle à la collecte de statistiques détaillées sur les avortements, mais ne prévoit pas la création d'une force fédérale pour surveiller les grossesses.