Réunion de criseUn sommet de la Communauté d'Afrique de l'Est sur la RDC
ATS
27.1.2025 - 02:55
Un sommet extraordinaire de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) se tiendra «dans les prochaines 48 heures» sur la situation en RDC, selon la présidence kényane. Les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame doivent y participer.
D'intenses rafales de tirs résonnaient dimanche soir dans le centre de Goma (archives).
ATS
Keystone-SDA
27.01.2025, 02:55
27.01.2025, 06:13
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D'intenses rafales de tirs résonnaient au même moment dans le centre de Goma, grande ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), assiégée et plus que jamais menacée par des troupes rwandaises et les combattants du groupe armé M23.
«En consultation avec les chefs d'Etat de la région sur cette situation extrême, nous allons organiser un sommet extraordinaire de l'EAC dans les prochaines 48 heures pour délibérer sur cette crise et tracer une voie à suivre», a déclaré dimanche soir le président kényan William Ruto, qui assure actuellement la présidence de l'organisation régionale.
«Je remercie à la fois le président Tshisekedi et le président Kagame pour leur participation confirmée à ce sommet», a-t-il ajouté dans une prise de parole.
Après l'échec d'une médiation entre la RDC et le Rwanda sous l'égide de l'Angola, le groupe armé du M23 et 3000 à 4000 soldats rwandais, selon l'ONU, ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines.
«Déclaré la guerre»
Lors d'un conseil de sécurité de l'ONU réuni en urgence dimanche, Kinshasa a accusé le Rwanda de lui avoir «déclaré la guerre» en envoyant de nouvelles troupes pour soutenir le M23 qui assiège Goma, ville frontalière du Rwanda où se trouvent un million d'habitants et presque autant de déplacés.
Quelques heures plus tôt, le secrétaire général de l'ONU António Guterres, qui n'avait pas aussi clairement mis en cause Kigali jusque-là, a appelé «les Forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC.»
Plusieurs Etats membres ont, eux aussi, pointé du doigt le Rwanda, notamment la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, lors de cette réunion.
Dimanche soir, Kigali a indiqué se placer dans une «posture défensive durable» au vu de l'évolution des combats de l'autre côté de la frontière. «Les processus de Luanda et de Nairobi nécessitent tous deux urgemment une nouvelle impulsion, afin de parvenir à une paix pérenne et à la stabilité pour tous les pays de notre région», a également déclaré Kigali.
Une demi-douzaine de cessez-le-feu ont déjà été décrétés puis violés dans l'est de la RDC. Le dernier en date avait été signé à la fin juillet.
En décembre, une rencontre entre M. Tshisekedi et M. Kagame, dans le cadre du processus de paix chapeauté par l'Angola, désigné médiateur par l'Union africaine, a été annulée faute d'entente sur les conditions d'un accord.