«Nuire à une possible libération des otages» Un ex-porte-parole de Netanyahu soupçonné de fuites de documents

Un ex-porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été arrêté pour avoir diffusé à la presse sans autorisation des documents militaires confidentiels. Ces fuites auraient pu nuire à un accord sur la libération des otages détenus à Gaza.

Keystone-SDA

03.11.2024, 23:19

ATS

Quatre personnes, dont des membres de l'appareil sécuritaire israélien et Eliezer Feldstein, ancien collaborateur de M. Netanyahu, sont actuellement en détention, a indiqué dimanche le tribunal de Rishon LeZion (centre).

Une enquête a été ouverte par le Shin Bet, les services du renseignement intérieur, et par l'armée après la diffusion en septembre par deux journaux, le Jewish Chronicle londonien et le grand quotidien allemand Bild, de deux articles basés sur des documents confidentiels militaires.

L'un détaillait un plan supposé du chef politique du Hamas, Yahya Sinouar, pour fuir la bande de Gaza avec les otages vers l'Egypte par le «couloir de Philadelphi», zone tampon le long de la frontière. L'autre se basait sur des notes présentées comme émanant de la direction du Hamas sur la stratégie de son chef pour faire achopper les négociations sur la libération des otages.

Accusations

Ces informations, en partie fausses, auraient selon le tribunal «porté atteinte à la capacité des agences de sécurité à atteindre l'objectif de libérer les personnes enlevées», a expliqué la cour, qui a émis un avis de censure sur une grande partie de l'enquête.

Les opposants à M. Netanyahu soupçonnent le Premier ministre d'avoir utilisé ces fuites pour refuser d'abandonner le contrôle du corridor entre l'Egypte et le sud de Gaza. Cette question est un point d'achoppement majeur dans les pourparlers de trêve avec le Hamas qui sont au point mort depuis l'été.

«Selon l'enquête, des associés de M. Netanyahu ont fait fuiter des documents confidentiels et des documents falsifiés pour nuire à une possible libération des otages», a affirmé le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, lors d'une conférence de presse.

«Si Netanyahu savait, il est complice d'une des plus grosses violations de la sécurité de l'Histoire. S'il ne savait pas, alors de quoi est-il au courant?», a-t-il lancé.

M. Netanyahu avait réfuté dès vendredi ces accusations, affirmant dans un communiqué que le document publié par Bild n'était «pas arrivé» à son bureau. Sans mentionner le nom de M. Feldstein, il avait précisé que celui-ci «n'avait jamais participé à des réunions sécuritaires ou consulté des documents confidentiels».