Italie Salvini exige des élections anticipées

ATS

10.8.2019 - 17:05

Matteo Salvini (au centre) enchaîne les meetings et les rencontres sur les plages. Samedi, il était à Policoro (sud).
Matteo Salvini (au centre) enchaîne les meetings et les rencontres sur les plages. Samedi, il était à Policoro (sud).
Source: KEYSTONE/AP ANSA/ANTONIO VECE

Le ministre italien de l'intérieur Matteo Salvini a réclamé samedi qu'une date soit fixée pour des élections anticipées. Son ex-allié Luigi di Maio a lui lancé une pétition pour le vote, avant tout scrutin, d'une réforme visant à réduire le nombre de parlementaires.

«La seule chose qui m'intéresse c'est qu'on fixe une date pour les élections. Les Italiens doivent savoir quand voter pour un nouveau gouvernement capable d'adopter le budget», a martelé devant la presse le chef de la Ligue (extrême droite), après avoir aligné les selfies à Policoro, une station balnéaire du Basilicate (sud).

M. Salvini a promis de travailler «de façon constructive avec l'Europe pour la convaincre de tailler dans les impôts des Italiens». Il a renouvelé ses pressions sur le parlement, en exigeant «qu'il s'exprime le plus vite possible, et certainement pas après le (pont du) 15 août».

«Un gouvernement courageux»

Il a dit vouloir «donner à l'Italie un gouvernement courageux et stable qui dure au moins dix ans». «Ceux qui repoussent le rendez-vous avec le parlement veulent seulement sauver leurs fauteuils», a-t-il lancé.

Lundi, des réunions sont prévues au Sénat mais uniquement au niveau des chefs de groupes parlementaires, pour établir un calendrier des débats à venir. Les spécialistes anticipent une convocation des chambres pour les 19 ou 20 août, donc après le congé de «Ferragosto», sacro-saint pour les Italiens.

Le «Capitano» a refusé «de répondre aux insultes du Mouvement 5 Etoiles (M5S)«, ses anciens alliés qui, surpris du coup de force de Salvini, l'accusent d'avoir profité de sondages très favorables (36 à 38% des intentions de vote) pour provoquer une crise politique.

Appel de Di Maio

Sur Facebook, le chef de file du M5S Luigi di Maio a de son côté fustigé l'attitude de M. Salvini qui a «renversé le seul gouvernement qui, en un an, ait résisté aux lobbies et pouvoirs forts, qui a adopté la loi anti-corruption la plus sévère d'Europe et vient en aide aux retraités, aux pauvres et aux précaires».

Le ministre du développement économique a lancé, dans le même message, «un appel à toutes les forces politiques» et une pétition auprès des parlementaires «pour demander un vote d'urgence sur la réduction (prévue dans un projet de loi) du nombre de parlementaires».

«Supprimons 345 sièges de parlementaires (sur 950 actuellement, ndlr) et leurs salaires. C'est beaucoup d'argent. Il suffit de voter, cela ne prendrait pas plus que deux heures. On peut investir l'argent dans des choses plus utiles, les écoles, les routes, les hôpitaux», a expliqué M. Di Maio. Il a exhorté tous les partis, même la Ligue, à soutenir ce projet de loi, avant de retourner aux urnes.

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