Négociations L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni seraient des pays «sérieux» selon l'Iran

ATS

14.1.2025 - 23:21

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a fait état mardi d'une volonté «sérieuse» de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni de reprendre les négociations sur le programme nucléaire controversé iranien. Il s'exprimait à l'issue de pourparlers à Genève.

«Les discussions avec les trois pays européens visent à explorer les moyens de reprendre les négociations nucléaires», a déclaré M. Araghchi dans un entretien à la télévision d'Etat.
«Les discussions avec les trois pays européens visent à explorer les moyens de reprendre les négociations nucléaires», a déclaré M. Araghchi dans un entretien à la télévision d'Etat.
KEYSTONE

Les discussions étaient «positives et nous avons senti le sérieux (...) et la volonté (des parties européennes) d'une solution négociée», a-t-il dit. Mais «nous ne savons pas si la nouvelle administration américaine a l'intention de reprendre les négociations».

Des responsables iraniens ont mené lundi et mardi à Genève, dans un lieu tenu secret, des discussions avec des représentants allemands, britanniques et français, qualifiées de «franches et constructives» par les deux camps.

«Pression maximale»

Elles se sont tenues à l'approche du retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, du président américain Donald Trump, qui a mené une politique de «pression maximale» envers l'Iran au cours de son premier mandat.

Selon le vice-ministre iranien des Affaires étrangères pour les affaires internationales, Kazem Gharibabadi, les discussions ont notamment porté sur la levée des sanctions imposées à son pays.

Mardi, le numéro deux de la diplomatie européenne, Enrique Mora, a fait état d'une «réunion constructive» avec des responsables iraniens, précisant que les discussions avaient porté sur «le soutien militaire inacceptable de l'Iran à la Russie».

L'Ukraine et ses alliés dans de nombreuses capitales occidentales ont accusé Téhéran de fournir à Moscou des armes destinées à la guerre en Ukraine, ce que nie l'Iran.

«Nous sommes prêts à discuter de cette question pour répondre aux préoccupations des Européens», a déclaré M. Araghchi, jugeant que ces derniers n'avaient «aucune raison valable de s'inquiéter».

Relancer l'accord

La réunion à Genève était la deuxième en moins de deux mois.

Les tensions autour du programme nucléaire iranien, que les Occidentaux soupçonnent d'avoir des visées militaires malgré les démentis iraniens, sont montées en flèche sous la présidence de Donald Trump, avec le retrait américain de l'accord de 2015 qui offrait à Téhéran un allègement des sanctions en échange d'une limitation de ses ambitions nucléaires.

Après le retrait unilatéral de Washington en 2018, l'Iran a commencé à revenir sur ses engagements. Toutes les tentatives pour raviver l'accord ont échoué ces dernières années.

Depuis la prise de fonction en août du nouveau président réformiste iranien, Massoud Pezeshkian, Téhéran a exprimé son souhait de relancer des négociations pour relancer l'accord.