Coronavirus Nouvelle initiative contre la pandémie

ATS

15.5.2020 - 18:37

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus et le président costaricain souhaitent des brevets ouverts sur toute future technologie liée au coronavirus (archives).
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus et le président costaricain souhaitent des brevets ouverts sur toute future technologie liée au coronavirus (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

L'OMS demande aux cliniciens dans le monde de collaborer pour en savoir plus sur le syndrome de Kawasaki qui affecte des enfants, dont certains atteints de Covid. Elle a aussi annoncé vendredi à Genève une initiative mondiale avec le Costa Rica contre le Covid-19.

«J'appelle tous les cliniciens dans le monde à travailler avec leurs autorités sanitaires nationales et l'OMS pour être en alerte pour mieux comprendre» ce syndrome, a affirmé le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus.

La maladie de Kawasaki est une inflammation rare des vaisseaux sanguins chez des jeunes patients, considérée comme probablement liée au Covid-19. Trois cas avaient été pris en charge récemment à Genève. Plusieurs décès ont été observés dans plusieurs pays.

Partage des données

Outre cet appel, M. Tedros a annoncé avec le président costaricain Carlos Alvarado une prochaine base de données internationale de propriété intellectuelle contre le Covid.

«Que vous ayez des ressources ou non, le virus attaque tout le monde de la même manière», a dit M. Alvarado. Son initiative doit permettre de partager sur une base volontaire les données, le savoir-faire et les technologies. Un appel à l'action fin mai doit la lancer officiellement.

Cette base de données internationale doit garantir que tous les pays aient accès à un «bien commun mondial» gratuitement ou dans des tarifs abordables. «Les modèles de marché traditionnels ne répondront pas à la dimension requise» pour que des vaccins ou des médicaments contre le Covid soient acheminés partout et rapidement, a dit M. Tedros, à trois jours de l'Assemblée mondiale de la santé.

Réunion «la plus importante»

La nouvelle initiative est portée moins d'un mois après un premier accélérateur pour un vaccin et des médicaments lancé par l'OMS, le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Une réunion de donateurs a ensuite rassemblé près de 8 milliards de francs au total.

Le mécanisme annoncé vendredi offre «un cadre opérationnel», a dit une responsable de l'OMS. Les groupes pharmaceutiques n'ont pas été «associés à ces discussions», a dit à Keystone-ATS le directeur général de la faîtière internationale (IFPMA) établie à Genève, le Bâlois Thomas Cueni. Il a affirmé ne pas «très bien comprendre» ce que le mécanisme apporte par rapport à d'autres actions récentes et aux engagements pris par les entreprises.

Les Etats-Unis n'ont rejoint aucun de ces dispositifs

Autre problème, les Etats-Unis n'ont rejoint aucun de ces dispositifs. Ils sont accusés de vouloir protéger avant tout leurs propres citoyens. Ces divisions se reflètent dans les discussions d'un projet de résolution de l'UE à l'Assemblée mondiale de la santé sur un cercle volontaire de brevets qui permettraient un accès gratuit ou abordable à tous. Cette réunion annuelle, pour la première fois en ligne, sera «la plus importante» depuis le lancement de l'OMS en 1948, estime M. Tedros.

Selon des sources convergentes, la Suisse fait partie des pays, avec les Etats-Unis, qui s'opposent à un «bien commun mondial» qui ne prendrait pas en compte l'innovation des entreprises pharmaceutiques. Le compromis qui devra être approuvé lors de la réunion répète seulement que les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) prévoient des exceptions sur la propriété intellectuelle en cas de besoin de santé publique.

Les membres de cette institution se sont dits vendredi à Genève prêts à aborder un possible élargissement, selon une source proche des discussions commerciales à Genève. La crise a déjà montré certains réflexes protectionnistes. Sur environ 230 mesures liées au commerce en quelques mois, près de la moitié sont des restrictions, dont l'immense majorité porte sur les exportations des produits médicaux.

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