Arrestation en Suisse Meurtre de Philippine: le suspect remis aux autorités françaises

AFP

6.11.2024

Près d'un mois et demi après son arrestation en Suisse, Taha O., le suspect du meurtre de Philippine à Paris, a été remis mercredi aux autorités françaises et doit être présenté à un juge d'instruction.

Cette photographie montre une affiche portant l'inscription «Philippine aurait pu être notre sœur» lors d'un rassemblement en hommage à Philippine, une étudiante parisienne de 19 ans retrouvée morte et enterrée dans un parc à l'ouest de Paris, lors d'une manifestation organisée par le collectif d'extrême droite français Nemesis sur la place Denfert-Rochereau, à Paris, le 29 septembre 2024.
Cette photographie montre une affiche portant l'inscription «Philippine aurait pu être notre sœur» lors d'un rassemblement en hommage à Philippine, une étudiante parisienne de 19 ans retrouvée morte et enterrée dans un parc à l'ouest de Paris, lors d'une manifestation organisée par le collectif d'extrême droite français Nemesis sur la place Denfert-Rochereau, à Paris, le 29 septembre 2024.
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Taha O., un Marocain de 22 ans, a été remis aux autorités à Annemasse (Haute-Savoie), à la frontière avec la Suisse, a appris l'AFP de source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV.

Une porte-parole du ministère suisse de la justice a également confirmé à l'AFP sa remise aux autorités françaises et précisé que «les opérations se sont déroulées sans incident».

Taha O. avait été arrêté le 24 septembre en Suisse où il avait fui après le meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans, dont le corps avait été découvert enterré à Paris dans le bois de Boulogne. Une information judiciaire a été ouverte à Paris pour viol et homicide.

Il avait été entendu une nouvelle fois ce lundi par le ministère public du canton de Genève et avait confirmé son consentement à une remise à la France selon une procédure d'extradition simplifiée, avait indiqué le parquet de Paris.

La France a déposé une demande d'extradition le 9 octobre mais le suspect avait refusé dans un premier temps d'être extradé.

Son avocate en Suisse, Me Florence Yersin, avait annoncé mardi dernier qu'il avait finalement accepté cette extradition «après avoir compris les tenants et les aboutissants de la procédure», estimant qu'il s'agissait d'"un choix éclairé de sa part".

Le meurtre de Philippine avait suscité un immense émoi en France et aussi un virulent débat public.

Le suspect a déjà été condamné en 2021 pour viol, puis libéré en juin 2024, «en fin de peine», selon le parquet de Paris. Il avait ensuite été placé en centre de rétention administrative à Metz.

A sa sortie, il a été assigné à résidence dans un hôtel de l'Yonne où il ne s'est jamais rendu. N'ayant pas respecté son obligation de pointer, il a été inscrit au fichier des personnes recherchées la veille du meurtre, le 19 septembre.

«Crime odieux»

Il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire, ce qui a provoqué de vives réactions, en particulier à l'extrême droite. Après ce meurtre et l'arrestation du suspect en Suisse, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a également exhorté à «faire évoluer (l')arsenal juridique».

Le 26 septembre, le président Macron avait exprimé «l'émotion de toute la Nation» après un «crime odieux» et estimé qu'il fallait «chaque jour mieux protéger les Français».

Dans une lettre adressée à l'AFP, une précédente victime du suspect avait pris la parole pour nuancer les débats.

Le «dysfonctionnement» de l'OQTF ne doit pas «oblitérer la question primordiale de la récidive», avait-elle souligné dans sa lettre, authentifiée par l'AFP.

«Pourquoi le système pénitentiaire a-t-il failli à prévenir cette récidive? Pourquoi n'a-t-on pas su arrêter cette escalade de la violence jusqu'au meurtre d'une jeune femme?», s'interrogeait la rédactrice de la lettre.

«Quand bien même cette OQTF aurait été respectée, quels dispositifs de coopération internationale existent pour prévenir la récidive de crimes sexistes et sexuels de criminels expulsés? Notre fraternité, notre humanisme, ne peut pas s'arrêter aux portes de nos frontières», avait-elle écrit.

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