France «Macron doit s'en aller», la France «au bord du gouffre»: les réactions à la censure de Barnier

AFP

4.12.2024

Appels à la démission d'Emmanuel Macron pour LFI, promesse de «co-construire» un budget avec le prochain Premier ministre de la part de Marine Le Pen ou alerte sur la France «au bord du gouffre» pour le camp présidentiel: voici les principales réactions à la censure mercredi de Michel Barnier.

Michel Barnier, 73 ans, fut le chef de gouvernement le plus âgé de la Ve République. Son style incarnait le vieux monde et il le cultivait, par opposition au «nouveau monde» des macronistes.
Michel Barnier, 73 ans, fut le chef de gouvernement le plus âgé de la Ve République. Son style incarnait le vieux monde et il le cultivait, par opposition au «nouveau monde» des macronistes.
KEYSTONE

AFP

La France insoumise

Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a estimé que «la censure inéluctable a eu lieu». «Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans», a-t-il affirmé sur X, tandis que la présidente du groupe à l'Assemblée Mathilde Panot, a une nouvelle fois demandé à Emmanuel Macron de «s'en aller».

Parti communiste

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a assuré que son parti avait «voté la censure pour protéger les Français d'un des pires budgets, dur pour les salariés, les services publics, l'industrie, les communes». A ses yeux, «l'heure est grave! Le président doit se tourner vers la gauche pour nommer un gouvernement capable de construire des majorités».

Parti socialiste

«Il faut respecter ce choix et accepter un Premier ministre de gauche qui soit ouvert aux compromis», a affirmé le Premier secrétaire du PS Olivier Faure sur France 2. «Je souhaite qu'on puisse négocier un accord de non-censure, en échange de quoi nous sommes prêts à gouverner sans 49.3», a-t-il ajouté.

Les Ecologistes

La députée écologiste Sandrine Rousseau a estimé qu'il «n'y a pas de crise majeure. (...) C'est juste l'avancée de la démocratie face à un président de la République qui se refuse à la réalité, qui fait un déni de réalité : la réalité, c'est qu'il a perdu», a-t-elle martelé.

Rassemblement national

Marine Le Pen a justifié sur TF1 sa décision de joindre les voix du RN à celles du Nouveau Front poulaire pour faire tomber Michel Barnier en assurant que ce dernier n'avait pas «tenu ses promesses», son budget étant à ses yeux «toxique» pour les Français. La cheffe de file des députés RN a assuré qu'elle laisserait «travailler» son successeur. «Nous allons co-construire - pas seulement avec le Rassemblement national, avec l'ensemble des forces présentes à l'Assemblée nationale - un budget qui soit acceptable pour tous, et c'est ce budget-là qui s'appliquera aux Français».

MoDem

Dans le camp présidentiel, le groupe MoDem à l'Assemblée a estimé qu'en «censurant le gouvernement Barnier, l'alliance des contraires trahit les électeurs et révèle son incapacité à gouverner sous couvert d'irresponsabilité. Des centaines de mesures attendues par les Français sont ainsi sacrifiées», ajoute-t-il.

Horizons

Pour sa part, le président d'Horizons, Edouard Philippe, a jugé sur X que «la censure du gouvernement renforce le désordre politique et affaiblit notre pays». «Nous ferons tout pour stabiliser la situation politique. Mais soyons lucides, nous sommes au bord du gouffre», a-t-il prévenu.

Renaissance

Chez Renaissance, le président de la région Sud, Renaud Muselier, a appelé à «engager un processus en vue de la constitution d'une coalition», qui débuterait non pas par le choix d'un nouveau Premier ministre, mais «par l'élaboration d'un programme limité dans le temps et dans ses ambitions». Il «devra être mis en oeuvre par un gouvernement de sauvegarde nationale composée des forces politiques démocratiques, l'alliance des adversaires contre la conjuration des ennemis», a-t-il écrit.

Les Républicains

Sur X, le ministre LR de l'Intérieur sortant, Bruno Retailleau, a rendu hommage à Michel Barnier et assuré que la droite «ne fuira pas ses responsabilités». «Nous continuerons à travailler au redressement du pays. Notre choix sera toujours celui de l'intérêt supérieur de la Nation et du souci des attentes des Français, à l'opposé de ceux qui ont voté cette motion de censure», a-t-il ajouté.